L'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne saisit la justice après des signalements d'"actes antisémites" sur des groupes WhatsApp d'étudiants

L'Union des étudiants juifs de France a signalé que des étudiants juifs avaient été radiés de groupes Whatsapp en raison de leurs noms de famille. Les faits ont été signalés à l'université et à la justice.

Article rédigé par franceinfo
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L'une des entrées de l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en mars 2025. (LEYLA VIDAL / MAXPPP)
L'une des entrées de l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en mars 2025. (LEYLA VIDAL / MAXPPP)

L'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne "apporte son soutien total aux étudiants ayant subi des actes antisémites" et "condamne avec la plus grande fermeté" des "dérives inadmissibles", dans un communiqué publié mardi 16 septembre, après l'exclusion de groupes de discussions sur internet de plusieurs étudiants juifs. L'institution indique par ailleurs "que tout est et sera fait pour poursuivre et sanctionner les coupables". L'institution explique avoir saisi "la justice" et promet des poursuites disciplinaires quand l'auteur sera identifié.

La faculté Paris 1 Panthéon Sorbonne réagit après un message de l'UEJF, l'Union des étudiants juifs de France, sur le réseau social X, lundi, expliquant que "sur le groupe Whatsapp des étudiants L1 économie à Paris 1 Panthéon-Sorbonne", "le 24 août 2025, un sondage a été publié". Selon l'UEJF, "la question posée" était : "Les juifs, pour ou contre ?".

Toujours selon l'Union des étudiants juifs de France, "le lundi 15 septembre, des étudiants juifs de L1 économie ont été exclus" des groupes de discussions de leur promotion au motif que "leur nom de famille" est "juif". Dans son communiqué, l'UEJF cite un "message d'exclusion" : "Si d'autres sionistes comme ceux que j'ai déjà retirés sont présents, vous pouvez quitter. On ne veut pas de vous ici". Le message était agrémenté d'un drapeau palestinien.

Le soutien du ministre aux victimes

Pour le président de l'Union des étudiants juifs de France, Yossef Murciano, ces échanges illustrent une nouvelle forme d'antisémitisme à l'université, décomplexée et revendiquée, une "discrimination […] faite sans honte. Les personnes qui l'ont fait sont très fières d'avoir exclu les juifs et sont dans une posture de héros". Il ajoute auprès de France Inter que, lundi dans la soirée, "une personne non juive a été renvoyée du groupe parce qu'elle [y] avait ajouté des juifs".

Ce signalement de l'Union des étudiants juifs de France a fait réagir, lundi, le ministre démissionnaire chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, sur le réseau social X. "J'apporte tout mon soutien à ces jeunes, victimes de l'antisémitisme que nous devons combattre partout, y compris, malheureusement, dans nos universités", écrit-il. Il indique avoir "demandé à la rectrice de Paris de saisir le procureur de la République".

Par ailleurs, l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne rappelle qu'elle "n'est pas à l'origine de ces groupes qui ont été créés par des étudiants et n'a pas de prise sur eux" tout en insistant sur le caractère "intolérable" de ces faits.

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