La Russie veut ses bateaux de guerre en construction... et avertit Paris
La Russie a prévenu la France qu'elle ferait valoir "ses droits jusqu'au bout" si Paris suspend la livraison de deux navires de guerre type Mistral en raison de la crise ukrainienne. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian, n'a pas exclu cette éventualité, mais a repoussé la décision en octobre, date de livraison du premier bâtiment. Les contrats de vente prévoient des sanctions en cas de non-livraison.
Difficile de les rater dans le port de Saint-Nazaire. L'un à quai, l'autre à moitié construit, les deux "bateaux gris" russes dominent la ville de leurs superstructures. Et s'ils sont loin des yeux des Russes, ils sont déjà proches de leurs coeurs : "En cas de rupture du contrat sur les Mistral, la partie russe fera valoir ses droits jusqu'au bout en vertu des accords passés, et exigera notamment la compensation de tous les préjudices qu'elle pourrait subir ", a prévenu ce jeudi le vice-ministre russe de la Défense, Iouri Borissov. Le vice-Premier ministre Dmitri Rozogine a mis le marché entre les mains de la France hier : "Soit vous remplissez vos obligations contractuelles et vous livrez les navires dans les délais prévus, soit vous rendez l'argent et la poupe des navires ". La Russie a déjà versé 1,2 milliards d'euros.
Décision en octobre
La poupe de ces navires, c'est-à-dire la partie arrière, est en effet construite à Saint-Pétersbourg et livrée pour assemblage aux chantiers STX de Saint-Nazaire. Celle du bateau en construction - le fort opportunément nommé Sébastopol - doit être livrée à la fin du printemps.
Alors que l'Allemagne a suspendu la livraison d'un camp d'entraînement au combat et juge les ventes d'armes avec la Russie "indéfendable " en ce moment, Paris hésite et botte en touche. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a repoussé la décision de retenir ou pas le Vladivostok et le Sébastopol au mois d'octobre, date de livraison prévue pour le premier.
Marins russes bientôt à Saint-Nazaire
Les syndicats de STX s'interrogent sur ce que ferait la France si elle devait conserver ces bateaux, équipés de systèmes combats et de navigation que Moscou a arraché de haute lutte à Paris, en dépit des déclarations russes qui minimisent ces transferts de technologie qui constituent le réel intérêt de ce contrat. La direction, elle, se montre officieusement sereine. D'ailleurs, l'agenda de livraison n'est pas modifié : l'arrivée de la poupe, ni celle des marins russes qui doivent constituer un premier équipage et qui doivent venir au printemps, avec un autre navire pour les loger. Et en filigrane, il y a toujours la possible commande de deux navires supplémentaires.
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