: Vrai ou faux Des astronautes ont-ils été "abandonnés" sur l’ISS, comme l'affirme Elon Musk ?
Le patron de SpaceX affirme que l'équipage mis sur orbite le 5 juin a été "abandonné" sur la Station spatiale internationale pour des "raisons politiques". L’astronaute danois Andreas Mogensen, ancien occupant de l’ISS, dément.
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Flashback : le 5 juin 2024 à 10h52, une fusée Boeing emmène Barry Wilmore et Sunita Williams vers l’ISS, où ils doivent passer huit jours. Mais peu avant l’arrivée du module dans lequel ils voyagent – Starliner, concurrent poussif des Crew Dragon de SpaceX –, le contrôle de mission constate des problèmes de propulsion. Qui n’empêchent finalement pas l’amarrage à la station, une première pour Starliner, à la deuxième tentative.
Deux fuites d’hélium sont néanmoins détectées. Et malgré tous les efforts de Boeing, qui lance une vaste batterie de tests au sol pendant près de deux mois pour trouver une solution viable, la décision tombe : le 24 août, la Nasa annule le retour sur terre de Barry Wilmore et Sunita Williams.
Des raisons de "sécurité"
Bill Nelson, administrateur de la Nasa, explique : "Les vols spatiaux sont risqués, même lorsqu’ils sont les plus sûrs et les plus courants. Un vol d’essai, par nature, n’est ni sûr, ni régulier. La décision de garder Butch et Suni à bord de la Station spatiale internationale et de ramener le Starliner de Boeing à la maison sans équipage [elle quittera l’ISS à vide le 6 septembre] est le résultat de notre engagement envers la sécurité."
Pour autant, à aucun moment, il n’est question, comme l’affirme Elon Musk, de les abandonner. Dans un communiqué, l’agence spatiale américaine assure que "Wilmore et Williams, [qui] poursuivront officiellement leur travail au sein de l’équipage […] jusqu’en février 2025, rentreront chez eux à bord d’un vaisseau spatial Dragon". Un vaisseau, donc, de l’entreprise d’Elon Musk.
Une intention prise en compte le même jour par Gwynne Shotwell, la numéro 2 de SpaceX, qui assure que ses équipes sont "prêtes à apporter tout son soutien à la Nasa". Confirmation le 28 septembre, avec le décollage de Cap Canaveral, en Floride, vers l’ISS d’une fusée Falcon 9 emportant une capsule Crew Dragon. À son bord, deux astronautes, Nick Hague et Aleksander Gorbunov, et deux sièges vides, destinés à ramener les naufragés Wilmore et Williams.
Un retour prévu en mars, au plus tard
Depuis le 29 septembre, Crew-9, le nom du vaisseau de SpaceX, est amarré à l’ISS. Et a priori, rien ne l’empêche de faire le plein de passagers et de rentrer sur Terre. Pour réaliser cette manœuvre, la navette est autonome.
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Des "raisons politiques", donc. Mais lesquelles ? Le 19 février, au micro de Sean Hannity, sur Fox News, le président américain Donald Trump, qui partage alors l’antenne avec Elon Musk, précise que SpaceX "n’avait pas le feu vert avec Biden. Il allait les laisser dans l’espace".
Un procès d’intention davantage que le début d’une preuve. Nick Hague et Aleksander Gorbunov, passagers de Crew-9, ont investi l’ISS le 29 septembre pour une mission de six mois. Le retour est donc prévu, au plus tard, en mars. À quelques jours près, comme prévu par la Nasa l’été dernier. Et dans la capsule qui les a amenés, en compagnie de Wilmore et Williams, qui entretemps auront pu réaliser des centaines d’expériences scientifiques.
Elon Musk vexé
Alors, "menteur", Elon Musk ? Sans aucun doute. Très irritée par les déclarations d’Andreas Mogensen, l’éminence grise de Donald Trump a même sonné le glas de l’ISS. Sur X, il a dit qu’il était temps"de commencer les préparatifs pour désorbiter la station spatiale", qui a "rempli son objectif" et ne présente plus vraiment "d’utilité supplémentaire".
Une déclaration qui n’engage que lui – l’ISS est opérée par cinq agences spatiales internationales, qui se sont entendues pour poursuivre son activité au moins jusqu’en 2030 – et qui pourrait nuire à ses affaires. D’abord, le vaisseau qui doit permettre de "désorbiter" (comprendre "détruire" proprement) la station ne sera pas prêt avant 2029. Et en attendant, SpaceX tire une partie substantielle de ses revenus des approvisionnements réguliers de la station.
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