Retour de Thomas Pesquet reporté : "C'est du temps bonus", assure l'astronaute Jean-François Clervoy
Le retour de Thomas Pesquet sur Terre a déjà été reporté trois fois pour des raisons métérologiques. Mais selon Jean-François Clervoy cette attente n'est pas pénible pour l'astronaute.
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"Ce n'est pas un jour qui va faire la différence sur six mois de mission", a expliqué sur franceinfo dimanche 7 novembre l'astronaute français Jean-François Clervoy à propos du retour de l'astronaute Thomas Pesquet, déjà reporté à trois reprises à cause des mauvaises conditions météo en Floride où l'équipage doit amerrir. Cette attente n'est "pas pénible" car les astronautes en connaissent "les raisons", selon l'astronaute qui ajoute que ces retards sont fréquents dans ce type de mission, et qu'ils ne compromettent en aucun cas les procédures de retour.
franceinfo : Redescendre après plus de six mois de l'espace, ça se prépare. Comment gère-t-on tous ces aléas ?
Jean-François Clervoy : On sait à l'avance que ça peut se passer. D'ailleurs nous sommes formatés à cela en tant qu'astronaute et on sait à l'avance que ça ne se passera pas comme prévu. A ce stade de la mission, ce n'est pas un jour qui va faire la différence sur six mois. C'est du temps bonus pour se détendre, regarder la terre et n'avoir rien d'autre à faire qu'attendre le moment où démarre l'opération de séparation.
Cette attente n'est pas trop pénible ?
L'attente est pénible lorsqu'on ne sait pas, lorsqu'on est dans l'inconnu. Or, on leur donne les raisons de l'attente. On leur donne tous les éléments sur les nouveaux paramètres d'orbite, de séparation et les réflexions sur les différentes zones. Il y a six zones à l'est et à l'ouest de la Floride possibles et donc on est dans l'attente mais on sait. C'est comme vous, quand vous êtes dans un aéroport, dans le train, on n'aime pas être dans l'attente sans savoir pourquoi. Mais dès qu'on vous explique pourquoi, c'est toujours plus facile à accepter.
Est-ce que cette attente a un impact sur la préparation physique liée au retour ?
Effectivement, dans le cas d'un vol longue durée, c'est très important de faire environ deux heures de sport par jour tous les jours pour maintenir le corps en forme sur la plan cardio-vasculaire. Donc, on leur programme probablement une ou deux heures de sport sur ces journées supplémentaires s'ils le souhaitent. Et c'est très probable parce qu'on a envie d'être en forme au retour, car on se sent très lourd et très perturbé sur le sens de l'équilibre. L'oreille interne, ce qu'on appelle le système vestibulaire qui vous informe du sens de la verticale, de l'orientation même les yeux fermés, ne fonctionne plus et ça peut provoquer des nausées, des étourdissements. On sait que ça va arriver.
Comment s'y prépare-t-on ?
Pour limiter le risque de tomber dans les pommes lorsqu'on revient à la gravité, il faut reconstruire le volume sanguin qu'on a perdu au début de la mission. Parce que dans l'espace, le corps humain a besoin de moins de liquide sanguin pour vivre normalement. Et si on ne reconstitue pas ces 10-20% de capacité sanguine dans le corps en buvant de l'eau extrêmement salée, il y a une personne sur deux qui tomberait dans les pommes en se remettant debout à l'atterrissage. Donc on boit l'équivalent d'un litre et demi d'eau hyper salée dans l'heure qui précède la rentrée. Mais la préparation est surtout psychologique. Lire les procédures, rester concentré, même si le gros de la mission a été fait. Il faut rester concentré jusqu'au dernier moment parce que la moindre erreur peut être fatale.
Cette attente peut avoir un impact sur le mental ?
Non, au contraire. L'attente va permettre aux astronautes de passer par une phase de relaxation en étant informés régulièrement de ce qu'il se passe. Ils ne vont pas passer d'un mode assez intense de préparation de leurs bagages entre guillemets, à la phase d'installation dans leur capsule. C'est plutôt une phase où on se relâche et ça permet de vraiment switcher le mental de la phase "travail en orbite" à la phase de "rentrée dans l'atmosphère". Il faut aussi se préparer des check-lists, c'est-à-dire une liste de ce qu'il ne faut surtout pas oublier, à la fois vis-à-vis de la mission, certains échantillons d'expériences de physique, des matériaux, etc. et puis vos petits objets fétiches auxquels vous avez droit. On ne peut pas ramener autant au retour que ce qu'on a pu amener à l'aller. Par exemple, Jean-Loup Chrétien avait amené dans la station Mir un orgue électronique, mais il ne pouvait pas le ramener. C'est pareil pour Thomas. Il peut ramener des petits objets personnels dans ses poches ou dans des petits sacs, mais c'est très limité.
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