Lancement d'une capsule SpaceX vers la Station spatiale internationale : "On dépasse largement la navette spatiale"
Frédéric Castel, journaliste scientifique et spécialiste des vols habités, estime que cela permet aux États-Unis d'"échapper à la dépendance des Russes" pour l'envoi d'astronautes dans l'espace.
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SpaceX a lancé samedi 2 mars sa nouvelle capsule "Crew Dragon" dans l'espace depuis Cap Canaveral, en Floride. La capsule va rejoindre la Station spatiale internationale, avec un mannequin rempli de capteurs à bord. Il s'agit d'un test avant l'envoi d'astronautes, huit ans après le retrait des navettes spatiales de la Nasa. "On change complètement de système : c'est un système 100% américain, privé, qui dépasse largement la navette spatiale, qui était le grand programme américain et s'est arrêté en 2011, pour échapper à la dépendance des Russes depuis 2011", a estimé sur franceinfo Frédéric Castel, journaliste scientifique et spécialiste des vols habités, qui a suivi la préparation du programme à Cap Canaveral.
franceinfo : En quoi consiste cette mission en direction de l'ISS ?
Frédéric Castel : La mission semble simple : rejoindre l'ISS. C'est en réalité extrêmement complexe : la Nasa, par l'intermédiaire de cette compagnie privée d'Elon Musk, met en place tout un système. C'est une fusée Falcon 9 qui a déjà volé plusieurs fois vers la station, mais avec du cargo, sur laquelle on met maintenant une capsule, qui servait comme cargo mais qu'on a transformée en capsule habitée. Les exigences de sécurité sont draconiennes quand il y a des astronautes. Il pourra y avoir jusqu'à sept astronautes dans cette capsule, mais cette fois-ci on a mis un mannequin rempli de capteurs pour déterminer les contraintes, les accélérations, les volumes etc. Ensuite, le rendez-vous avec la station est assez classique, mais il faut que ça se passe bien. Les Russes ont demandé le respect de beaucoup de normes de sécurité. Enfin, le 8 mars, cette capsule revient avec quatre nouveaux parachutes géants, elle va tomber au large de Cap Canaveral. On change complètement de système : c'est un système 100% américain, privé, qui dépasse largement la navette spatiale, qui était le grand programme américain et s'est arrêté en 2011, pour échapper à la dépendance des Russes depuis 2011.
Est-ce une mission test avant d'envoyer deux astronautes dans les quelques mois qui arrivent ?
Si ça se passe bien, on parle du mois de juillet dans les couloirs de SpaceX et de la Nasa. Mais quand on parle avec les spécialistes, on sait qu'il y a, même dans le meilleur des cas, énormément de choses à régler. Les dates les plus réalistes sont plutôt vers l'automne. L'équipage est prêt, il était là d'ailleurs ce matin pour assister au lancement. Le premier étage de la Falcon 9 a été récupéré et servira de nouveau. Les Américains aiment lancer leurs astronautes depuis leur territoire, c'est historique, emblématique. Les Européens, les partenaires de la Station spatiale, profiteront de ce nouveau système de lancement de SpaceX. N'oublions pas que dans quelques mois, Boeing fera exactement la même chose avec la Nasa dans le cadre d'un partenariat commercial. La Nasa aura donc deux systèmes de lancement de vols habités, et ils paient directement les compagnies pour avoir le vol fiable et sûr pour leurs astronautes. SpaceX a touché 3,14 milliards de dollars pour mettre au point cette capsule et ce nouveau système de lancement. Ils ont énormément de commandes publiques, environ trois quarts réalisées par le gouvernement américain.
Est-ce qu'on est là aux prémices d'une nouvelle ère, celle des taxis vers l'espace ?
"Taxi", peut-être pas. Ce qui est sûr, c'est que le programme navettes, d'une centaine de vols, a prouvé que l'avion de l'espace ne fonctionnait pas. Ca a coûté très cher, les vols étaient entre 500 et 800 millions de dollars. Deux navettes ont eu des accidents, la Nasa a perdu quatorze astronautes, car en cas de pépin il était impossible de les sauver. On n'aura jamais affaire de notre vivant à des allers et venues comme on prend le train.
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