Espace : "Il n'y a aucune norme internationale contraignante" sur les débris spatiaux, selon un spécialiste de l'espace
Les débris d'une fusée chinoise menacent de s'écraser sur Terre. "Il n'y a aucune loi internationale qui donne des amendes si on ne respecte pas des procédures de sécurité", estime sur franceinfo le spécialiste Olivier Sanguy. Pour lui, "c'est quelque chose qui doit évoluer clairement."
Dimanche 24 juillet, la Chine a envoyé la fusée LongueMarche 5B dans l'espace pour installer le deuxième des trois modules de sa station spatiale en cours de construction. Une semaine plus tard, une partie de la fusée – son étage principal – va retomber sur Terre, dans une zone potentiellement immense. Les éléments qui vont retomber "ne sont pas très gros", a affirmé vendredi 29 juillet sur franceinfo Olivier Sanguy, spécialiste de l'actualité spatiale à la Cité de l'espace de Toulouse. Selon lui, la Chine compte sur "les chances" que cela "tombe dans un océan". Mais il pointe le problème des débris spatiaux pour lesquels "il n'y a aucune norme internationale contraignante". Avec LongueMarche 5B, on est face à une question "géopolitique et diplomatique plus que technique", estime Olivier Sanguy.
franceinfo : Pourquoi ce problème de la fusée Longue Marche 5B ne se pose-t-il pas avec toutes les fusées ?
Olivier Sanguy : Il peut se poser. Il y a un principe de précaution. Généralement pour les lanceurs, notamment pour Ariane 5, on prévoit des trajectoires pour que l'étage, qui ne sert plus à rien après avoir fait sa mission, tombe dans une zone loin des habitations, généralement dans le Pacifique Sud. Là, cet étage chinois n'a pas fait cette procédure de contrôle. C'est un choix de l'agence spatiale chinoise. Cela permet d'avoir plus de performances, probablement.
Pourquoi certains de ces éléments ne se consument-ils pas en retombant ?
Sur les 20 tonnes, il restera à peine deux tonnes. C'est assez important. Mais il y a des éléments qui ne fondent pas parce qu'ils sont prévus pour résister à la chaleur, notamment tout ce qui est moteur. Dans la chambre de combustion d'un propulseur de fusée, les températures sont de 2 000 à 3 000 degrés. Donc même en rentrant dans l'atmosphère, cela ne va pas fondre. Ce sont essentiellement ces éléments qui vont subsister. Heureusement, ils ne sont pas très gros.
La Chine respecte-t-elle les normes sur les débris spatiaux ? La Nasa dit que non.
Géopolitiquement, on est clairement dans un débat plus diplomatique que technique. La Chine dit qu'elle fait attention, mais d'un autre côté, elle reconnaît qu'elle ne contrôle pas la rentrée. C'est une approche très différente sur le plan du risque.
"La Chine compte sur le fait – et c'est vrai – qu'il y a une forte chance pour que cela tombe dans un océan. Mais nous, du côté occidental, on trouve que ce n'est pas suffisant et on veut des précautions supplémentaires."
Olivier Sanguy, spécialiste de l'actualité spatiale à la Cité de l'espace de Toulouseà franceinfo
Il faut savoir qu'avant, au début de l'ère spatiale, on ne faisait pas attention comme on le fait aujourd'hui. Il n'y a aucune norme internationale contraignante. Il y a la volonté de bonnes pratiques. Avec les débris spatiaux, les agences spatiales disent qu'il faut faire moins de débris quand on lance. Mais ça, c'est une volonté.
Existe-t-il des sanctions ?
Il n'y a aucune loi internationale qui donne des amendes si on ne respecte pas des procédures de sécurité. C'est quelque chose qui doit évoluer clairement. Il y a une volonté de la part de toutes les agences spatiales. Mais mettre des sanctions, c'est compliqué parce que qui applique la sanction ? C'est l'Etat qui est responsable de l'activité spatiale qui se passe à partir de son territoire. Donc, qui va imposer une sanction aux États-Unis, à la Chine, à la Russie, aux États capables de lancer des fusées dans l'espace ? Qui a le pouvoir de faire ça ? Ce n'est pas simple. Et là, à nouveau, on retombe sur un côté géopolitique et diplomatique plus que technique.
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