Conquête spatiale : le chercheur Xavier Pasco décrypte le "New Space", ou comment le secteur privé prend le relais des agences gouvernementales
Invité de franceinfo, le spécialiste des questions spatiales Xavier Pasco décrypte la stratégie des entreprises privées qui se lancent dans la conquête de l'espace. Selon lui, leurs missions doivent compléter celles des agences gouvernementales.
Démocratiser l'accès à l'espace. Le "New Space" est cette idée de voyager dans l'espace, issue de "la vision d'un certain nombre de nouveaux entrepreneurs qui veulent, disent-ils, démocratiser l'accès à l'espace, en misant sur une technologie moins chère, réalisée à l'échelle industrielle", décrypte Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste des questions spatiales.
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Invité de franceinfo samedi 13 février, il explique que "parmi les activités, il y a ce que l'on appelle le tourisme spatial". Selon lui, ce tourisme est en partie "financé par les gouvernements, de très très loin". Xavier Pasco détaille les différents types de tourisme spatial, représentés par des entrepreneurs et leurs sociétés privées : "Il y a Richard Branson qui va, jusqu'au 28 février, tenter d'emmener un avion faire un saut de puce dans l'espace à 100 km d'altitude. Vous ne faites pas une orbite complète, vous faites juste du vol suborbital et vous donnez à des passagers quelques minutes d'apesanteur. Elon Musk, lui, veut envoyer les gens passer plusieurs jours autour de la Terre. Là, vous êtes dans des conditions un peu plus spatiales, vous êtes un vrai astronaute", explique le directeur de la Fondation pour la recherche stratégique.
Néanmoins, ce tourisme spatial est loin d'être accessible à tous. D'abord, pour une question de prix : "Il faut être très fortuné, souligne le chercheur. Un billet pour la navette de Richard Branson, c'est 250 000 dollars. Le siège pour aller dans la capsule d'Elon Musk, ça va être sans doute plusieurs dizaines de millions de dollars". Par ailleurs, le voyage dans l'espace reste "très particulier. (...) Ce que disent les nouveaux entrepreneurs, c'est qu'ils n'exigent pas le même entraînement que celui des astronautes de la Nasa ou de l'Agence spatiale européenne. Il faut être en bonne santé, mais enfin, c'est quand même très risqué."
Concurrencer la Nasa ou l'Agence spatiale européenne ?
À la question de savoir si ce tourisme spatial pourrait concurrencer la Nasa ou l'Agence spatiale européenne sur la recherche, le directeur de la Fondation pour la recherche stratégique indique que "les agences spatiales restent les acteurs principaux sur l'exploration lointaine, avec des défis technologiques énormes, mais commencent à déléguer, dans une sorte de partenariat public-privé, à des industriels privés des choses qu'elles faisaient avant".
Xavier Pasco donne l'exemple de la Nasa, qui "a délégué le transport d'astronautes vers la station spatiale à Elon Musk. En achetant non plus, comme elle le faisait avant, un système qu'elle avait conçu et opérait elle-même, mais en achetant un service de transport. La Nasa fait cela aujourd'hui parce qu'elle se recentre vers l'exploration de la Lune", souligne le chercheur.
"Il y a de nouvelles modalités, de nouvelles relations entre les agences gouvernementales et ces acteurs privés d'un nouveau style"
Xavier Pascoà franceinfo
A l'avenir, les entrepreneurs pourraient-ils se lancer dans la course à la conquête de Mars ? "Elles sont dans cette course puisqu'en réalité, la Nasa, l'agence aujourd'hui qui fédère les énergies pour retourner sur la Lune, fait déjà appel à [ces entrepreneurs] pour certains morceaux du programme", explique le chercheur. Certains entrepreneurs, comme Jeff Bezos, le patron d'Amazon, se mettent aussi sur les rangs. "On a des entités commerciales qui ont leur propre vision et qui veulent avoir ce partenariat avec les grandes agences gouvernementales", conclut Xavier Pasco.
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