Rougeole : la couverture vaccinale n'atteint toujours pas les 95% nécessaires pour éliminer la maladie, selon un pédiatre

Entre le 1er janvier et le 14 mars, 180 cas de rougeole ont été détectés en France. C'est plus du double par rapport à la même période l’an dernier, où 83 cas avaient été recensés.

Article rédigé par franceinfo
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Un soignant prépare un vaccin contre la rougeole, au Montenegro, le 16 février 2020. (SAVO PRELEVIC / AFP)
Un soignant prépare un vaccin contre la rougeole, au Montenegro, le 16 février 2020. (SAVO PRELEVIC / AFP)

"Il y a actuellement une augmentation de l'incidence de la rougeole dans le monde, et notamment en Europe", reconnait, samedi 12 avril sur franceinfo, le pédiatre et président de la Commission nationale de vérification de l’élimination de la rougeole et de la rubéole, Daniel Floret, alors que l'OMS a appelé jeudi à faire plus pour lutter contre les flambées de rougeole dans 58 pays du monde, dont la France. "Pour éliminer la rougeole, 95% de la population doit être immunisée, rappelle Daniel Floret. Or, notre couverture vaccinale [en France], bien qu'elle ait très nettement augmentée, ne permet pas d'atteindre ce chiffre de 95%." Dans le détail, "un peu plus de 90%" des nourrissons sont vaccinés, selon le professeur, ajoutant que chez les enfants et les adolescents, "on se rapproche de ce chiffre de 95%".

Mais "on a une réserve de gens qui ne sont pas immunisés", regrette le pédiatre. "On a des populations non protégées et une personne qui n'est pas protégée est à risque de contracter la rougeole si elle rencontre quelqu'un qui a la maladie", souligne-t-il. Maladie très contagieuse, la rougeole provoque de la fièvre, des symptômes respiratoires et une éruption cutanée. Elle peut aussi entraîner des complications graves, notamment une pneumonie, une inflammation du cerveau, voire conduire à un décès. La vaccination reste la meilleure protection et le vaccin ROR est obligatoire depuis 2018 pour les enfants de 12 mois et plus.

En France, 180 cas de rougeole ont été détectés entre le 1er janvier et le 14 mars, soit plus du double que sur la même période l'an dernier. "Il n'y a quand même pas de flambée" de rougeole, nuance le professeur émérite à l’université Claude Bernard de Lyon. Selon lui, il existe "des clusters, c'est-à-dire des cas groupés, des foyers assez limités à la fois en nombre et en durée" sans "chaîne de transmission type qui se perpétue". Cette augmentation des cas de rougeole dans l'hexagone s'explique, d'après Daniel Floret, par des "cas importés". "Actuellement, il y a une flambée de rougeole au Maroc et un nombre de cas significatifs des cas observés en France ont été des cas importés du Maroc", explique le spécialiste.

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