"L’enfant qui est victime doit être une priorité"
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Hier soir M6 diffusait un reportage « Zone interdite : Mineurs en danger », réalisé par Jean-Charles Doria. Une enquête édifiante qui pointe les défaillances de la protection de l’enfance.
Des enfants et des adolescents livrés à eux-mêmes, sans aucun suivi, victimes de violences, parfois même qui se prostituent… Le reportage de M6 livre un tableau glaçant de la prise en charge des efnats par l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE). Martine Brousse, présidente de l’association la Voix de l’enfant et auteure du livre « Enfants maltraités, occupons-nous de ce que qui ne nous regarde pas » aux éditions du Cherche-Midi a répondu à nos questions.
Le reportage de Zone interdite est alarmant. Est-ce la réalité dans les foyers de l’Aide sociale à l’enfance ?
Martine Brousse, la Voix de l'enfant : "Non pas partout et heureusement. La violence de ce reportage nous oblige à nous arrêter sur la souffrance des enfants à cause des traumatismes qu’ils ont subis. C’est la raison pour laquelle ils sont dans ces établissements. C’est une double peine parce que dans certains établissements il y a cette violence.
Il y a un an déjà il y a eu un reportage. Il y a eu des annonces faites, des mesures, la nomination d’un secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance (Adrien Taquet NDLR). Et ce qui est nécessaire aujourd’hui c’est de ne plus accepter ça et je crois qu’il y a eu une annonce du secrétaire d’Etat qui veut des mesures très fermes par rapport au département. Il faut rappeler que ces établissements dépendent des départements. Il y a une politique de protection de l’enfance de l’Etat et puis il y a une politique des départements.
Il faut maintenant qu’il y ait une alchimie, qu’aujourd’hui dans ces établissements, on puisse dire que les enfants sont bien traités. Il n’est plus acceptable qu’on embauche des personnes qui ne sont pas diplômées, qu’il n’y ait pas de contrôle, qu’il n’ y ait même pas le casier judiciaire demandé".
De quel type de violences on parle ?
Martine Brousse, la Voix de l'enfant : "Dans ce reportage et dans le précédent, ce sont des violences institutionnelles. Ces violences de délaissement. Ce sont des enfants qui ont déjà été abandonnés par leurs parents donc leurs racines et de nouveaux ils sont délaissés, des enfants en rupture scolaire.
On voit des enfants qui ne sont pas accompagnés dans leurs soins, même une petite jeune de 13 ans qui dit ce qu’elle doit prendre et on voit aussi des jeunes qui sont des auteurs parce que victimes sans doute plus jeunes. La question qu’il faut qu’on se pose aujourd’hui c’est les moyens qu’ont ces travailleurs sociaux".
Par moment on a l’impression non pas que c’est parce qu’ils ne veulent pas mais parce qu’ils sont à bout ?
Martine Brousse, la Voix de l'enfant : "Ils sont à bout et surtout ils ont en charge des enfants qui ne relèvent pas de leur compétence. On voit très bien dans ce reportage qu’il y a des enfants qui relèvent d’un suivi pédopsychiatrique or on sait qu’on manque de pédopsychiatres. Il faut donc qu’on ait une politique globale de la prise en charge des enfants et puis il faut des contrôles inopinés".
Adrien Taquet a réagi hier soir sur un réseau social en publiant ce tweet :
Contre ces situations qui portent gravement atteinte aux droits des enfants, chacun doit prendre ses responsabilités.
— Adrien Taquet (@AdrienTaquet) 19 janvier 2020
C'est ce que nous leur devons, ainsi qu'à celles et ceux engagés chaque jour pour les protéger.
Interview @LaCroix ⤵https://t.co/4SNUfrxPUe#ZoneInterdite
Le nouveau secrétaire d'Etat a-t-il les moyens ?
Martine Brousse, la Voix de l'enfant : "C’est un défi qu’il faut que nous relevions tous ensemble. Occupons-nous de ce qui ne nous regarde pas. Les professionnels, les politiques, la société civile. Combien de fois la Voix de l’enfant s’est constituée partie civile auprès de travailleurs sociaux qui avaient dénoncé des faits et qui n’étaient pas entendus ?
Il faut aujourd’hui qu’on remette l’enfant au cœur de nos priorités et c’est ensemble que nous pourrons apporter la meilleure protection. Il faut des moyens. L’enfant qui est victime doit être une priorité".
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