Grand froid : le Samu Social à l’aide des sans-abri
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Ce week-end, la France a connu sa nuit la plus glaciale de l’hiver. Le mercure est descendu jusqu’à -11°C. Un pic de froid dramatique pour ceux qui vivent dans la rue. Sans attendre le déclenchement du plan "grand froid", des places d'hébergement d’urgence ont été ouvertes hier à Paris, notamment à l'Hôtel-Dieu. Et dans les rues de la capitale, le Samu social est à pied d'œuvre pour mettre à l'abri les plus démunis.
Il est 21h au Samu social de Paris. C’est le moment de prendre la route. Le camion est chargé de boissons chaudes, de plats préparés, de couvertures de survie et de matériel médical. "J’ai les compresses, les bandes, du spray parasitaire pour la gale qui est une problématiques de santé qu’on a souvent en maraude, un petit peu de paracétamol. En ces périodes de grand froid j’ai toujours mon thermomètre dans la poche pour vérifier que la personne n’est pas en train de faire une hypothermie", précise Camille Parrish, infirmière au Samu social de Paris.
Huit véhicules sillonnent les rues de la capitale. Soit trois de plus qu'au mois de septembre. Un renforcement du dispositif jugé indispensable par les travailleurs sociaux, mais insuffisant. "Dès début décembre, les températures on chuté donc c’est vrai que ça a été compliqué plus rapidement pour nous. Les équipes ont beaucoup moins de temps sur le terrain, elles doivent aller plus vite, elles travaillent beaucoup plus dans l’urgence", signale Julia Ritter, cadre des infirmières en maraude.
Peu de temps après leur départ, Julia et ses collègues doivent déjà intervenir. Deux hommes leur ont fait signe de s'arrêter. Ils cherchent une place en centre d’hébergement. Lucile, l’assistante sociale, appelle alors la plateforme de régulation. Bonne nouvelle, les deux hommes dormiront au chaud ce soir. Abdelkebir n’y croyait plus. Avant l'arrivée de la maraude, il a tenté de joindre le 115 pendant deux heures. En vain. Il s’imaginait une nouvelle fois dormir dans une station de métro.
Mais le Samu social est confronté à des problèmes encore plus graves : le manque de solutions d’hébergement. "Nous recevons 1.400 appels par jour et sur ces appels, environ 800 personnes demandent des hébergements d'urgence. 200 resteront sans solution faute de places. Découragées, les personnes désespèrent de nous appeler. D'où l'importance des maraudes. Il faut aller à la rencontre des personnes qui ne nous appellent plus", s’inquiète Eric pliez, président du Samu social.
Camille et ses collègues le savent, passé minuit, les centres d’accueil sont souvent saturés. Lorsqu’on ne peut rien faire de plus, elles apportent un peu de chaleur à ceux qui en ont besoin. Une soupe, un sac de couchage, à défaut de mieux.
Quant à ceux qui se contentent d’un lit de fortune à même le sol, pas question de les arracher du sommeil. "On a vérifier qu’il respire. Là, il est sur une bouche d'air chaud qui marche du tonnerre donc on va le laisser tranquillement finir sa nuit", explique Camille, infirmière au Samu social de Paris. Sa nuit à elle va bientôt pouvoir commencer. Il est 5h du matin. Fin de maraude pour cette équipe du Samu social.
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