: Reportage Coupes américaines dans l'aide internationale : l'Afrique du Sud, proche de "contrôler totalement l'épidémie de sida", redoute un retour en arrière
L'effondrement des financements américains dédiés à l'aide internationale , décidé par l'administration Trump, risque selon des experts d'entraîner des millions de morts supplémentaires. En Afrique du Sud, on craint de voir s'inverser deux décennies de progrès face au VIH.
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Plus de 14 millions de morts dans le monde d'ici 2030. C'est ce que pourrait causer l'arrêt de l'aide américaine décidée fin janvier par Donald Trump selon la modélisation publiée par la revue scientifique The Lancet mardi 1er juillet. La première cause de ces morts pourtant évitable n'est autre que le Sida. Le programme américain de lutte contre le VIH était, de loin, le plus important au monde et, pour ne rien améliorer, d'autres programmes ont vu leurs budgets diminuer comme ceux du Royaume-Uni et des Pays-Bas. En Afrique du Sud, pays le plus touché où l'on estime à huit millions le nombre de personnes séropositives, on craint un grave retour en arrière.
"Ne pas baisser la garde"
Au Cap, une personne sur quatre vit avec le VIH. C'est dans une clinique publique que les habitants de Masiphumelele reçoivent leurs antirétroviraux et la file d'attente est longue. "Le VIH est un vrai défi pour notre communauté", soupire Zanyiwe, séropositive. Depuis vingt ans, elle suit son traitement quotidien, mais avec l'arrêt du programme américain Pepfar de lutte contre le VIH, la clinique a perdu du personnel et tout est plus compliqué. "S'ils ne sont pas bien reçus, les gens ne reviennent pas et ils ne prennent plus leur traitement", explique-t-elle. Si l'épidémie de VIH a été largement endiguée depuis les années 2000 en Afrique du Sud, il ne faut surtout pas baisser la garde, prévient Buyiswa, conseillère sociale dans le township.
"On meurt encore de maladies liées au VIH. Beaucoup de personnes ont encore besoin d'antirétroviraux. Des enfants vont mourir s'ils ne prennent plus leur traitement."
Buyiswaà franceinfo
Katherine Gill est médecin chercheuse à la Fondation pour la santé Desmond Tutu. Elle craint que l'arrêt de l'aide américaine ramène son pays 20 ans arrière. "On voyait des gens en phase terminale de l'infection avec la tuberculose, la méningite, de graves diarrhées. Vous n'avez jamais vu personne d'aussi malade. Et ça, ça a disparu !"
Besoins de personnels
Sauf que l'arrêt brutal du programme Pepfar – 400 millions de dollars par an – laisse un immense vide. Notamment en termes d'effectifs : certains personnels médicaux étaient payés via l'aide américaine, explique Katherine Gill. "Vous pouvez avoir des médicaments. Mais ça ne sert à rien si vous n'avez personne pour les délivrer, personne pour voir les patients".
Un nouveau traitement préventif qui promettait de renforcer radicalement la lutte contre le VIH était même sur le point d'être déployé en Afrique, mais pas sans le financement de Pepfar. "Voir que l'on est si près de contrôler totalement l'épidémie et que ça nous échappe, c'est accablant. La communauté internationale doit réagir", juge la professeure Linda-Gail Bekker, PDG de la Fondation Desmond Tutu. Le gouvernement sud-africain finance désormais plus de 80% de son programme de lutte contre le VIH mais il ne peut pas combler, à lui seul, le vide laissé par les Etats-Unis.
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