Pompiers sous tension : le quotidien intense entre accidents et urgences à Narbonne

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.

Pour les sapeurs-pompiers de Narbonne, dans l'Aude, c’est déjà la quatrième intervention de la journée. Ils viennent d’être alertés par les proches très inquiets d’une jeune femme de 20 ans qui ne répond plus. Arrivés sur place, ils disposent du matériel nécessaire pour enfoncer la porte en cas d’urgence.

Le Caporal Séverine Pajot détaille la procédure : "On va déjà voir si elle est chez elle, essayer de prendre contact avec les voisins aussi, savoir s’ils l’ont vue récemment ou pas." Après quelques minutes de recherche, il s’agit finalement d’une fausse alerte. La femme est retrouvée chez elle, saine et sauve. Des interventions comme celle-ci, les pompiers de Narbonne en effectuent une trentaine chaque jour.

Mais les urgences peuvent être plus graves. Un homme victime d’une violente chute à trottinette souffre d’une luxation de l’épaule. Après les premiers soins effectués dans l’ambulance, il est transporté à l’hôpital. L’adjudant-chef Ludovic Thomas raconte :"Les journées sont assez denses, on ne s’ennuie pas. On peut enchaîner de malaise à une chute, à un accident sur la voie publique. C’est jamais pareil en fait."

Pompiers professionnels et volontaires, en première ligne

Dans le département de l’Aude, pompiers professionnels comme volontaires sont constamment en première ligne. En août, ils ont lutté pendant plusieurs jours contre un gigantesque incendie, avec 17 000 hectares brûlés dans le massif des Corbières.

À la caserne de Narbonne, composée d’une quarantaine de pompiers professionnels et 160 volontaires, les équipes restent marquées et parfois épuisées par le rythme des interventions quotidiennes. Le Commandant Cyrille Duval explique :"On le voit sur le visage de nos garçons, on voit qu’ils sont fatigués. Heureusement que la saison s’est arrêtée. Maintenant, il faut qu’on recharge les batteries, on peut avoir les inondations de demain."

Les nuits peuvent aussi être longues et stressantes. Le Sergent-chef Jean Dupeyroux, pompier volontaire et employé dans la restauration, il est ce jour-là sur une intervention pour une tentative de suicide : une femme de 40 ans ayant ingéré des médicaments et de l’alcool. Il souligne :"On n’est pas à l’abri de se retrouver en face de gens un peu agressifs, armés, alcoolisés ou violents, il faut faire attention."

Vendeuse le jour et pompier volontaire trois fois par semaine, Claire Sirvent peut être réveillée à tout moment pour 75 euros la nuit. Elle confie :"On ressent la fatigue et il faut savoir aussi dire stop. Certains arrêtent ce métier."

Face à la demande croissante, la France manque aujourd’hui de 50 000 pompiers volontaires.