Enquête sur les effets indésirables des fluoroquinolones : "C'est une première étape", salue le président d'une association de patients qui alerte sur cette classe d'antibiotiques
Invité, mercredi sur franceinfo, Philippe Coville se réjouit de l'ouverture d'une enquête pour blessures involontaires et tromperies.
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"C'est une première étape", salue prudemment, mercredi 27 mars, sur franceinfo Philippe Coville, président de l'association d'aide et d'informations sur les effets délétères des fluoroquinolones. Le pôle santé publique du parquet de Paris a ouvert une enquête pour blessures involontaires et tromperie, après avoir reçu une vingtaine de plaintes d'usagers de fluoroquinolones, disant avoir subi "des effets indésirables anormaux". Ces médicaments sont une classe d'antibiotiques qui peuvent être utilisés lors d'infections bactériennes graves, et sont commercialisés sous différents noms : Oflocet, Ciflox ou Tavanic.
L'association d'aide et d'informations sur les effets délétères des fluoroquinolones "regroupe 650 personnes gravement touchées" par les fluoroquinolones. Certaines "sont polyhandicapées à vie, reconnue comme telle par les maisons du handicap. Elles sont quasiment laissées à l'abandon dans le système de santé français", déplore-t-il. Il se réjouit donc que la justice se saisisse. "C'est important." D'autant plus que l'association, "depuis deux ans, insiste beaucoup auprès des autorités de santé sur les effets indésirables de ces antibiotiques".
"Une profonde dérive de la déontologie médicale"
Pourtant, "on prescrit en France deux fois plus de fluoroquinolones par habitant qu'en Allemagne et en Angleterre, sans aucune justification thérapeutique", regrette Philippe Coville. Il estime qu'il y a "une profonde dérive de la déontologie médicale". Car selon lui, "certains médecins considèrent qu'ils n'ont pas à s'interroger sur les effets indésirables des médicaments qu'ils prescrivent et qu'ils ont le droit aux effets indésirables dans leur prescription". Or, "c'est tout l'inverse de la déontologie médicale", poursuit-il. Le médecin "doit faire une analyse bénéfices/risques sérieuse pour son patient, l'informer".
Parfois, "il y a effectivement infection grave" et la prescription de fluoroquinolones est "justifiée". En revanche, estime Philippe Coville, "dans plein de cas, y a des alternatives beaucoup moins dangereuses et donc ça ne doit pas être prescrit".
L'Agence nationale de sécurité du médicament réfléchit à mettre en place un système d'attestation, une forme de consentement signée par le patient après une prescription de fluoroquinolones. "N'inversons pas les responsabilités", réagit ce mercredi sur franceinfo Philippe Coville. Il est favorable à ce système d'attestation "utilisé pour d'autres molécules dangereuses". Mais "les médecins doivent changer de raisonnement" lorsqu'ils prescrivent des médicaments.
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