La lutte contre l'ambroisie, "c'est l'affaire de tous !"
La Direction générale de la santé a lancé vendredi 20 juillet un appel pour intensifier la lutte contre l’ambroisie, une plante hautement allergène. Objectif : désigner un référent anti-ambroisie dans chaque commune.
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Elle a des fleurs vert pâle à jaune, elle mesure entre 20 cm et 2 mètres, n’a pas d’odeur et pousse dans les terrains agricoles, les chantiers, les bords de route… L’ambroisie a l’air inoffensif. Pourtant, elle entraîne chez les personnes allergiques des symptômes qui peuvent être très gênants : rhinite, démangeaisons du palais, des yeux, toux, mal de gorge, asthme, perte de l’odorat et du goût etc.
"Ces symptômes sont générateurs d’un mal-être général, de difficultés à dormir, d’irritabilité", explique le Dr Martine Grosclaude, pneumo-allergologue.
Une plante nuisible
En 2016, la plante est devenue la première plante reconnue comme « étant nuisible à la santé humaine ». Mais la lutte contre l’ambroisie est un combat de grande ampleur, difficile à mener. Des campagnes citoyennes d’arrachage sont régulièrement organisées mais se révèlent insuffisantes. C’est pourquoi la Direction générale de la santé vient de lancer un appel pour intensifier la lutte.
"L’Etat appelle à désigner un référent-ambroisie pour chaque commune", précise Marilou Mottet, coordinatrice de l’Observatoire des ambroisies. "Il devra gérer les signalements de la plante, délivrer des conseils pratiques etc. Désigner des référents est une bonne mesure : dans la lutte contre l’ambroisie, il faut être au plus près du terrain, connaître les propriétaires des parcelles concernées".
Des référents vraiment actifs ?
"Je suis un référent-ambroisie allergique à la plante donc très actif ! " explique Philippe de Goustine, élu du village de Génissieux (Drôme) et président de l’association Stop Ambroisie. "Je fais le tour de ma commune en voiture mon cadastre-papier sur les genoux et je prends des notes. Ensuite, je recherche les propriétaires des parcelles où j’ai constaté la présence d’ambroisie, je les contacte en les sensibilisant sur la nécessité de l’arracher, je repasse une semaine après, je les relance si rien n’a été fait. Dans ma commune, personne n’a eu d’amende (NDLR : environ 400 euros) : tout a été réglé par le dialogue. En Rhône-Alpes, 70% des référents sont déjà désignés. Seulement voilà : très peu sont actifs, regrette Philippe de Goustine. Tant que les malades ne protestent pas, tant que les maires ne sont pas sous pression, rien ne changera vraiment » estime le retraité.
La région Auvergne-Rhône-Alpes est la région de France la plus touchée par cette plante. Elle compterait – selon les estimations de l’Agence Régionale de Santé – 660 000 personnes allergiques. Ce qui représente 40,6 millions d’euros en 2017 de dépenses de soins. Les habitants de la région connaissent donc bien le problème de l’ambroisie. Mais ce n’est pas le cas de toutes les régions de France.
Agir avant que la plante ne soit trop implantée
Reste donc à savoir si des référents-actifs vont pouvoir être identifiés dans toutes les communes de France. "Le reste du territoire est moins sensibilisé, reconnaît Marilou Mottet, coordinatrice de l’Observatoire des ambroisies, il faut que toutes les régions se saisissent du problème car il est plus facile d’agir quand la plante n’est pas trop implantée, quand les sols ne renferment pas encore trop de graines d’ambroisie. Or, ce n’est pas facile de trouver des volontaires alors que le mal est invisible."
« Il se passe 20 ans en moyenne entre l’apparition de la plante et l’explosion de la maladie » confirme le Dr Martine Grosclaude, pneumo-allergologue, « il faut vite que le reste de la France tire les leçons de l’expérience de la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’ambroisie, c’est vraiment l’affaire de tous : on attend une prise de conscience collective » conclut le médecin.
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