L'augmentation de la tuberculose en Ile-de-France est liée à "une paupérisation d'une partie de la population"
Le professeur Pierre Tattevin estime que les personnes les plus touchées sont notamment les migrants et les personnes victimes de mal-logement.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2019/05/07/phpG1sstY.jpg)
La tuberculose est de nouveau en augmentation en Ile-de-France, avec 10% d'augmentation entre 2015 et 2017, selon les chiffres publiés par Santé publique France. C'est la région la plus touchée par cette maladie. Cette augmentation s'explique par "une paupérisation d'une partie de la population", selon le professeur Pierre Tattevin, spécialiste des maladies infectieuses au CHU de Rennes, interrogé mardi 6 mai sur franceinfo.
franceinfo : à quoi est due cette augmentation ?
Pierre Tattevin : C'est vrai que la maladie avait diminué ces 25 dernières années, tous les ans il y avait un recul qui a fait que le nombre de malades a été divisé par deux entre les années 1990 et 2015. C'est une maladie qui est contagieuse et dont la transmission est liée aux conditions de vie. On peut penser qu'en Ile-de-France il y a des personnes dans des conditions de vie plus difficiles en termes d'accès aux soins, de précarité. C'est probablement le moteur principal de la réaugmentation de la tuberculose depuis deux ans en Ile-de-France.
Cette augmentation ne vous surprend pas ?
C'est énorme. On craignait bien qu'avec la paupérisation d'une partie de la population qui se passe actuellement, cela allait se traduire par une réaugmentation un jour. Les personnes les plus touchées sont essentiellement les migrants et les personnes précaires hébergées de façon très étroite, voire pas hébergées du tout et qui se retrouvent dans les foyers.
La tuberculose est-elle une maladie grave ?
Quand elle est bien soignée, cela guérit dans 95% des cas. Les formes pulmonaires peuvent donner des séquelles respiratoires, il y a des formes disséminées beaucoup plus graves qui donnent des troubles neurologiques, des paralysies, des comas. On en meurt assez peu grâce à l'accès aux soins et une prise en charge à 100%.
Les dispositifs de dépistage sont-ils suffisants ?
Beaucoup d'efforts sont faits là-dessus. Ce qui complique le dépistage c'est qu'il y a une partie de la population à risque qui vit de manière un peu clandestine et qui a peur, en consultant l'hôpital, de rentrer dans un système où ils vont se retrouver exposés à la justice.
À regarder
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter