"Le premier geste c'est de mettre un masque et de se désinfecter les mains" : l’hôpital se mobilise face à la grippe
Les soignants font tout pour limiter la propagation du virus de la grippe au sein de l'hôpital, qui fait chaque année plusieurs milliers de morts en France.
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"Les patients grippés, on les voit courbaturés, fatigués, on les voit tousser. Le diagnostic est plutôt aisé", explique Céline Le Beuan, médecin urgentiste à l'hôpital de Valenciennes (Nord). Si on parle beaucoup de la propagation du coronavirus dans le monde, en France nous sommes surtout touchés par l'épidémie de grippe.
La grippe tue chaque année environ 10 000 personnes en France, souvent des personnes âgées ou déjà malades. Dans les hôpitaux, comme tous les ans à cette période, c'est le branle-bas de combat. Le personnel hospitalier multiplie les précautions pour éviter une propagation dans les services car le virus arrive à l'hôpital par deux chemins : les urgences et les personnes extérieures.
Masque et solution hydro-alcoolique
À Valenciennes, une dizaine de patients débarquent chaque jour aux urgences pour une suspicion de grippe. Alors dès la salle d'attente, "on propose tout de suite le port du masque, précise Céline Le Beuan. Globalement, les patients acceptent et ce sont même eux qui parfois demandent, surtout dans le contexte de coronavirus."
En fait, le coronavirus nous aide beaucoup à expliquer aux patients qu'il faut se protéger soi-même et qu'il faut protéger les autres.
Céline Le Beuan, médecin urgentisteà franceinfo
La grippe arrive aussi dans les services de l'hôpital par les visiteurs et les soignants. Dans le service Soins de suite et réadaptation gériatrique, qui accueille des personnes âgées, considérées à risque, la docteure Ariane Saccon a un réflexe systématique : "Le premier geste en arrivant, c'est de mettre un masque et se désinfecter les mains avec une solution hydro-alcoolique."
Le masque chirurgical est un élément essentiel pour stopper une épidémie, estime Constance Baillie, hygiéniste à l'hôpital : "C'est vraiment une mesure qui va permettre de protéger son environnement quand la personne le porte et également de protéger le soignant quand il prend en charge un patient qui a des signes respiratoires comme la grippe."
La crainte d'une épidémie dans un service
Le docteur Sébastien Carpentier, chef du service SSR gériatrique, prend très au sérieux la grippe : "Il ne faut pas la banaliser, c'est quelque chose qui peut être potentiellement dangereux, cette année j'ai eu un décès des conséquences d'une grippe. La grippe fait 10 000 à 15 000 décès par an en France." Quand on lui demande si l'apparition d'une épidémie dans le service est une hantise, le médecin répond sans détours : "Oui, ça peut être dramatique."
Dans ce service gériatrique de l'hôpital de Valenciennes, trois patients ont été grippés il y a quelques jours. Pour contenir le virus, Madeleine Cape, hospitalisée pour une fracture du col du fémur, a dû suivre des consignes très strictes. "J'ai d'abord été vaccinée tout de suite et après on m'a donné des petits cachets de rien du tout contre la grippe."
Quand on descendait au kiné ou à l'ergothérapeute, on avait un masque.
Madeleine, hospitalisée pour une fracture du col du fémurà franceinfo
Dans les cas comme celui de Madeleine, des médicaments sont donnés à des personnes qui ne sont pas malades. Ces cachets contre la grippe sont du tamiflu, en préventif, au cas où les malades, notamment les plus à risque, seraient en période d'incubation du virus. "On va les traiter comme s'ils avaient la grippe, alors qu'ils ont juste été en contact", décrypte la docteure Sophie Desoutter, infectiologue. "Mais pour l'instant, on n'a pas la preuve qu'ils ont la grippe. En diminuant le nombre de petites particules virales, on diminue les symptômes, on diminue la contagiosité."
Lorsqu'il y a au moins deux patients grippés dans le même service, des consignes s'appliquent aussi aux familles qui viennent en visite. "Si vous arrivez avec des signes cliniques, explique Claire Huart, hygiéniste, "soit on va vous demander de différer votre visite, soit on va vous demander de prendre les mêmes précautions, c'est-à-dire de porter en systématique un masque chirurgical et de réaliser une friction avec la solution hydro-alcoolique, afin d'éviter de transmettre les virus que vous pourriez porter aux personnes que vous venez visiter." L'an dernier, tous services confondus, l'hôpital de Valenciennes a traité plus de 400 cas de grippe.
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