Grippe : "Nous voyons des gens qu'on avait vaccinés et qui ont la grippe"
Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, revient lundi sur l'épisode grippal qui sévit sur l'Hexagone et note que la présence de deux virus cette année n'a pas rendu la campagne de vaccination totalement efficace.
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Alors que l'épidémie de grippe connaît une forte intensité en France en ce mois de février, le médecin généraliste mayennais et président des Généralistes-CSMF [Confédération des syndicats médicaux français] Luc Duquesnel estime, lundi 11 février sur franceinfo, que la particularité de cet épisode est que les médecins voient des patients grippés malgré le vaccin, car ce dernier ne couvre pas entièrement les deux virus qui sévissent cet hiver.
franceinfo : Êtes-vous débordé en ce moment à cause de la grippe ? Avez-vous dû adapter vos horaires ?
Luc Duquesnel : Oui, il y a beaucoup plus de travail. On l'était aussi ce week-end parce qu'on fait des gardes et sur le département depuis 15 jours ou 3 semaines, on a un surcroît d'activité important. Les journées sont souvent plus longues et nos secrétaires se sont arrangés pour donner beaucoup moins de rendez-vous pour des renouvellements de traitement, c'est-à-dire des gens qui sont en forme, qui ont des pathologies chroniques mais qui ne sont pas malades, de façon à éviter qu'ils soient dans nos salles d'attente au contact avec nos patients grippés, car ils pourraient attraper la grippe. Et à partir de ce moment-là, cela nous dégage aussi des plages de rendez-vous pour pouvoir prendre en charge des gens malades.
Est-ce une épidémie classique ou plus virulente cet hiver ?
Non, c'est à peu près la même chose que ce qu'on a tous les ans. Je dirais que la différence, c'est le fait de voir des gens qu'on avait vaccinés et qui ont la grippe. C'est vrai qu'aujourd'hui on a deux virus, un que le vaccin couvre à peu près à 50%, comme d'habitude, et un autre pour lequel à peu près 20 % des personnes vaccinées ne peuvent l'avoir. C'est ce qui fait un peu la différence avec d'autres années. Mais enfin ce n'est pas rare d'avoir plusieurs virus qui circulent pendant une épidémie de grippe.
Dans une telle situation, la désertification médicale de la Mayenne pose-t-elle encore plus problème ?
C'est un surcroît d'activité mais comme ça l'est tout au long de l'année. Les grippes sont des prises en charge relativement rapides, à savoir que d'abord quand on a la grippe on n'est pas obligé d'aller consulter son médecin, sauf quand on est une personne à risque ou si on est un salarié et qu'on travaille, parce qu'il faut aussi dire que quand notre enfant est grippé, on ne le met pas à l'école, et quand on est grippé, on ne va pas travailler. Si c'est pour contaminer les autres personnes, ce n'est pas la peine. Donc la grippe, c'est aussi du repos, du "Doliprane" [paracétamol]. On est pendant deux, trois, quatre, parfois cinq jours malade avec de la fièvre et tout. Il s'agit donc de donner des conseils au téléphone. On ne va pas systématiquement voir en consultation ces patients grippés. Ce travail de recommandation est réalisé par nos secrétaires. [...] Ce soir, sur mon département, je vais avoir huit médecins de garde à partir de 20 heures : si vraiment il y a des patients qui sont à voir, des patients à risque qui n'ont pas pu être vus dans la journée, ils appelleront le médecin de garde à 20 heures, ils feront le 116 117 et seront vus par les huit médecins de garde du département.
La téléconsultation serait-elle une bonne réponse à une telle épidémie ?
La téléconsultation, quand elle sera mise en place, sera une excellente solution. On l'a vu d'ailleurs ce week-end : j'étais de garde de régulation sur mon département, c'est-à-dire que le 115 m'adressait les appels de patients grippés. Pour beaucoup de patients, je ne les ai pas envoyés vers le médecin de garde, j'ai fait une régulation, j'ai fait un interrogatoire au téléphone, j'ai pu envoyer des ordonnances aux pharmacies de garde. La téléconsultation permettra donc en effet de fluidifier le parcours des patients qui ont la grippe et de choisir, de voir ceux qui ont vraiment besoin d'être vus par les médecins de garde.
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