Durée, consultations, hospitalisations... Quatre chiffres qui montrent la virulence de l'épidémie de grippe cette année
Santé publique France a fait état, mercredi, d'une épidémie "marquée par une relative précocité, une durée plus longue que la moyenne et une sévérité importante".
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Une épidémie plus longue et plus virulente. Entre décembre 2024 et février 2025, l'épidémie de grippe "a été marquée par une relative précocité, une durée plus longue que la moyenne et une sévérité importante, dans toutes les classes d'âge, mais particulièrement chez les moins de 5 ans et les plus de 65 ans", a résumé Santé publique France (SPF), mercredi 16 avril. Dans un rapport dressant le bilan des infections respiratoires depuis l'automne, l'agence explique cette virulence par la combinaison de plusieurs facteurs, comme la circulation simultanée de trois souches du virus, dont une particulièrement nocive pour les plus jeunes, une couverture vaccinale des personnes à risque "insuffisante" ou encore la "faible efficacité" du vaccin pour les personnes âgées de plus de 65 ans. Voici quatre chiffres qui illustrent la virulence de l'épidémie.
1 Une épidémie qui a duré 12 semaines dans l'Hexagone
La grippe a circulé particulièrement longtemps cet hiver en France métropolitaine. L'épidémie a ainsi duré trois mois, de début décembre jusqu'à la fin du mois de février, soit une durée de 12 semaines, contre "10 semaines en moyenne sur la période 2011-2024". A l'hôpital, le pic d’activité concernant les infections respiratoires a été atteint "plus tôt qu’habituellement", note Santé publique France, expliquant qu'après une vague de bronchiolite chez les moins de 2 ans entre novembre et décembre, les services hospitaliers ont ensuite affronté l'épidémie de grippe "à partir de mi-décembre". L’activité hospitalière liée au Covid-19 est quant à elle "restée à des niveaux faibles durant toute la saison", précise l'agence.
Toutefois, les soignants n'en ont pas encore terminé avec la grippe, qui continue de circuler. Dans l'Hexagone, une période post-épidémique a duré plusieurs semaines après la fin de la phase épidémique. En outre-mer, l'épidémie a été très différente selon les territoires. Bien que les indicateurs diminuent "ces dernières semaines", la Guadeloupe et la Martinique sont toujours en phase d'épidémie depuis fin décembre, tout comme Mayotte, où elle a débuté à la fin du mois de janvier. A La Réunion, la phase épidémique a été de "courte durée" : sept semaines entre fin septembre et début novembre.
2Près de 3 millions de consultations recensées
La grippe a engendré environ 2,7 millions de consultations médicales, selon le Réseau Sentinelles, qui recueille les données transmises par les médecins généralistes et les pédiatres au niveau régional. Ce à quoi il faut ajouter près de 224 000 actes pour grippe ou syndrome grippal relevés par SOS Médecins. Au pic de l'épidémie, atteint la semaine du 20 janvier, l’activité de SOS Médecins concernant ces pathologies "a atteint un niveau très élevé à 27,8% de l’ensemble des actes médicaux tous âges confondus", note SPF, qui précise que "cette valeur est supérieure au précédent record atteint lors de l’épidémie de grippe [survenue en] 2022-23 (25,4%)".
Depuis 2022, un dispositif de surveillance des infections respiratoires a été mis en place dans les établissements médico-sociaux, dont ceux accueillant des personnes âgées. Depuis l'automne 2024, 4 033 signalements ont été émis dans ce type de structures, dont près de "40% étaient exclusivement attribués à la grippe", précise Santé publique France.
3Près de 29 000 hospitalisations
Autre illustration de la virulence de cette épidémie, les hôpitaux ont recensé près de 156 000 passages aux urgences pour symptôme grippal, qui ont conduit à 28 697 hospitalisations. Dans le détail, 60% d'entre elles concernaient des personnes de plus de 65 ans, mais également une part particulièrement élevée d'enfants par rapport aux autres années. Le pic d’activité a été atteint durant la première semaine de janvier, "avec un niveau d’intensité exceptionnellement élevé dans toutes les classes d’âge". Santé publique France note par ailleurs "un nombre très élevé" de cas graves admis en service de réanimation, soit 1 849 cas recensés entre novembre et avril. Une grande majorité des cas graves n'étaient pas vaccinés contre la grippe.
Malgré le prolongement de la campagne de vaccination, les "couvertures vaccinales estimées au 28 février 2025 demeuraient insuffisantes", pointe SPF. Ainsi, seules 46,5% des personnes à risque avaient reçu une injection à cette date. Elles étaient 53,7% chez les personnes de plus de 65 ans et seulement 25,3% chez les moins de 65 ans à risque de grippe sévère.
4Près de 5 000 morts
Bien qu'il soit encore trop tôt pour donner un bilan précis en matière de mortalité, Santé publique France avance que les conséquences de l'épidémie 2024-2025 ont "été considérables en termes de mortalité". L'agence dénombre ainsi près de 5 000 décès certifiés électroniquement comme liés à la grippe, "dont 82% concernaient des personnes de 65 ans et plus". Le pic des décès a été atteint la deuxième semaine de janvier : la grippe représentait "7,3% de l’ensemble des décès déclarés par certificat électronique, valeur la plus élevée enregistrée depuis 2020".
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