Fièvre jaune, rougeole, Ebola... La vaccination d'urgence réduit le nombre de décès de 60%, démontre une étude consacrée à cinq maladies infectieuses

Des chercheurs australiens ont analysé les données de 210 épidémies dans des pays à faible revenu, entre 2000 et 2023.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une campagne de vaccination contre la rougeole à La Paz (Bolivie), le 3 juillet 2025. (AIZAR RALDES / AFP)
Une campagne de vaccination contre la rougeole à La Paz (Bolivie), le 3 juillet 2025. (AIZAR RALDES / AFP)

La vaccination d'urgence reste efficace lors d'épidémies de maladies comme le choléra, Ebola, la rougeole, la méningite et la fièvre jaune. Elle a permis en moyenne de réduire de près de 60% le nombre de morts dues à ces pathologies au cours des 25 dernières années, selon une étude publiée dans le British Medical Journal Global Health, mercredi 9 juillet. Au total, 210 épidémies des cinq maladies infectieuses ont été analysées dans 49 pays à faible revenu, entre 2000 et 2023. Dans le détail, l'effet est notamment spectaculaire pour la fièvre jaune (réduction de 99% des morts après une vaccination d'urgence) et le virus Ebola (76%).

Dans le même temps, la vaccination d'urgence a permis de réduire considérablement le risque qu'une épidémie ne s'étende. L'étude estime également que les efforts de vaccination déployés au cours des 210 épidémies ont généré environ 27 milliards d'euros de bénéfices économiques, en évitant des décès et des handicaps. Ce montant est probablement sous-estimé, pointe le rapport, car il ne prend pas en compte les coûts de réponse aux épidémies, ni les impacts sociaux et macro-économiques des perturbations engendrées par les grandes épidémies.

Des épidémies en augmentation dans le monde

Cette étude a bénéficié du soutien financier de Gavi, l'Alliance mondiale pour les vaccins et l'immunisation. Cette organisation internationale aide à vacciner les enfants dans les pays les plus pauvres du monde, avec des financements publics et privés. Elle a collaboré avec des chercheurs du Burnet Institute, en Australie, pour produire ce premier aperçu au monde de l'impact des efforts de vaccination d'urgence sur la santé publique et la sécurité sanitaire mondiale.

"Pour la première fois, nous sommes en mesure de quantifier de manière exhaustive les avantages, en termes humains et économiques, du déploiement de vaccins contre les épidémies de certaines des maladies infectieuses les plus meurtrières", s'est félicité Sania Nishtar, la cheffe de Gavi, dans un communiqué. "Cette étude démontre clairement le pouvoir des vaccins comme réponse rentable face au risque croissant d'épidémies auquel le monde est confronté."

Cette étude intervient après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti en avril que les épidémies de maladies évitables par la vaccination, telles que la rougeole, la méningite et la fièvre jaune, étaient en augmentation dans le monde entier en raison de la désinformation et de la réduction de l'aide internationale. Gavi s'efforce d'ailleurs de consolider de nouveaux financements face à ces coupes budgétaires. Les Etats-Unis, sous l'impulsion de l'administration Trump, ont notamment annoncé le mois dernier qu'ils cesseraient de soutenir le groupe.

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