: Vidéo Le monde face au virus : le traçage numérique en Israël, en Espagne, au Royaume-Uni et en Allemagne
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Chaque semaine, quatre de nos correspondants nous racontent comment la crise du coronavirus est gérée dans le pays où ils se trouvent. Direction l'Israël, l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Allemagne pour aborder la question du traçage numérique.
"L'application (StopCovid) est encore loin d'être prête" a annoncé le Premier ministre Edouard Philippe, mardi 28 avril, devant les députés. Le débat devait pourtant tourner autour du traçage numérique. Et ailleurs, comment ça se passe ? Est-ce qu'il y a traçage numérique ? Est-ce qu'il y a déjà des applications qui fonctionnent ?
En Israël l'application de surveillance est déjà en place depuis plus d'un mois. L'application s'appelle "HaMagen" (le bouclier en français). Elle a été développée en open source, ça veut dire que n'importe qui sur Internet peut voir son programme, peut voir de l'intérieur comment elle fonctionne et, si besoin, proposer des améliorations. L'application ne récupère pas vos données de géolocalisation, au contraire, elle prend celles des malades qui sont stockées anonymement sur un serveur. Elle les compare et envoie un message qui dit si oui ou non, vous avez croisé un malade. Si c'est le cas et sur la base du volontariat, vous pouvez vous signaler aux autorités, vous mettre en quarantaine chez vous et on viendra vous tester pour voir si vous avez bien le Covid.
En Espagne, c'est un peu l'inverse et on n'est pas prêt de mettre en place une application nationale de véritable surveillance. Le pays est extrêmement décentralisé, sept applications régionales font toutes la même chose : elles vous informent et elles vous aident à évaluer vos symptômes. Ça ne va pas plus loin. L'objectif était surtout de désengorger les centres d'appels d'urgence et comme la santé fait partie des compétences des communautés autonomes, elles n'ont surtout pas voulu laisser la main. Le problème, c'est qu'il n'est pas possible d'harmoniser les résultats du Pays basque avec ceux de l'Andalousie, par exemple. Le gouvernement a quand même fini tardivement par lancer une application officielle. Les régions sont censées s'en emparer, l'adapter, mais pour l'instant elles ne sont que 5 sur 17 à avoir joué le jeu.
Au Royaume-Uni, le gouvernement cherche à développer sa propre application en dehors des géants Apple et Google et ça sent un peu le James Bond. Ce sont les militaires qui testent cette application, sur une base de la Royal Air Force, dans le nord du Yorkshire. Sécurité maximum parce que, contrairement aux solutions imaginées par Google et Apple, le système va permettre au gouvernement de centraliser les informations. Il faut donc sécuriser la base de données et c'est l'un des plus vieux espions britanniques, directeur de la cybersécurité, qui supervise l'opération. Reste à savoir si les Britanniques vont suivre, alors que près de 15% des téléphones du pays n'ont pas la fonction Bluetooth.
En Allemagne, il y a aussi débat sur les libertés publiques, mais un arbitrage différent. On préfère explorer une application avec Apple et Google parce qu'on se méfie moins des géants du privé que d'une centralisation des données par un Etat central. Pour bien comprendre cette position allemande, il faut rappeler l'histoire récente du pays. Ses deux dictatures, un régime nazi et puis un régime, celui de la RDA, qui s'est achevé il y a seulement trente ans, en Allemagne de l'Est. Un régime policier dont l'outil s'appelait la Stasi pour surveiller les Allemands. Et ça, c'est encore dans toutes les têtes.
Un peu partout en Occident, des applications de type StopCovid sont à l'étude, mais c'est un peu chacun dans son coin, parce que les peurs sur les libertés ne sont pas de même nature d'un pays à l'autre.
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