Covid-19 : les politiques de tests "ont très peu d'intérêt", déplore un infectiologue
Selon Benjamin Rossi, infectiologue à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et invité de franceinfo vendredi, il faudrait "repenser" la politique de dépistage du Covid-19.
Benjamin Rossi, infectiologue au centre hospitalier Ballanger d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), "ne [comprend] pas pourquoi le gouvernement persiste dans ces politiques de tests contre le Covid-19, qui sont excessivement chères", a-t-il affirmé sur franceinfo vendredi 7 janvier. Pour lui, ce sont des millions d'euros qui "ne sont pas investis dans les infrastructures et les centres de recherche". Jeudi, le gouvernement a notamment pris la décision qu'il ne serait plus obligatoire de faire un test PCR après un antigénique positif, afin de désengorger les centres de dépistage, les laboratoires et les pharmacies.
franceinfo : La stratégie mise en place ces derniers jours est-elle la bonne pour lutter contre le virus ?
Benjamin Rossi : Depuis le début de cette pandémie, on a voulu mettre en application une stratégie de contact tracing pour essayer d'endiguer les vagues épidémiques. Elle qui est théoriquement intéressante mais elle a été mise en défaut et il a fallu avoir recours, quand on a voulu diminuer le nombre de cas, à des méthodes différentes de confinement qui sont les seules efficientes. Avec Omicron, c'est encore plus probant parce que c'est un des micro-organismes les plus contagieux qui existe. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement persiste dans ces politiques de tests qui sont excessivement chères, car elles coûtent des millions d'euros par jour à la société. Ces millions d'euros ne sont pas investis dans les infrastructures et les centres de recherche. À la place, on fait des politiques de tests qui ont très peu d'intérêt. Il y a une stratégie à repenser de la part du gouvernement.
Quelle stratégie faut-il donc mettre en place ?
Il fallait décider de mesures restrictives il y a dix jours. On avait encore une chance de calmer le pic, prévu dans une semaine à dix jours pour la France. Mais elles n'ont pas été décidées et maintenant on n'y arrivera pas. Quand les gens seront immunisés ou contaminés, le pic va redescendre mais c'est trop tard pour casser les chaînes de contamination. Ce qu'il faut voir, c'est ce qu'il va se passer au niveau de l'hôpital. On sait qu'Omicron est moins dangereux que les autres variants, nous avons affaire à une population massivement vaccinée et le peu de gens non-vaccinés ont pour beaucoup eu le Covid-19. On est donc largement immunisés. On fait moins de formes graves mais il va forcément y avoir un impact sur l'hôpital et c'est le seul endroit où on n'a pas mis de moyens depuis le début de l'épidémie. Dès qu'il faut des solutions pérennes, les politiques ne les font pas et ne font que des solutions d'à-coup. Ces politiques de tests sont des solutions d'à-coup.
Que faut-il faire pour éviter l'engorgement ?
Avoir recours à la vaccination est une bonne chose. Si vraiment on voit qu'on a un impact très important au niveau de l'hôpital, il va falloir qu'on prenne des mesures de restrictions un peu plus importantes. Pour le moment, on est débordés mais c'est aussi lié aux fermetures de lits. Il faut faire attention, respecter les mesures barrières et mettre le masque en extérieur. Si on voulait endiguer les chaînes de contamination, il faudrait avoir recours à des mesures plus lourdes mais que je n'appelle pas. J'ai un peu peur pour nos services de pédiatrie parce qu'Omicron peut faire plus de patients. Mathématiquement, il y a plus d'enfants à l'hôpital parce qu'Omicron est moins grave chez les adultes mais aussi grave chez les enfants. Du coup, ça fait un pourcentage de patients Covid pédiatriques plus important.
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