Covid-19 : peut-on arrêter les gestes barrières lorsqu'on est vacciné ?
Non, répond le ministère de la Santé. "Le port du masque" et les "gestes barrières restent "nécessaires".
Jour après jour, le chiffre grimpe. En France, près de 7,8 millions de personnes ont déjà reçu une première dose de vaccin, soit 11,6% de la population. Et 2,6 millions ont bénéficié des deux doses nécessaires (le vaccin monodose de Janssen n'étant pas encore disponible), selon le site CovidTracker. Mais ces heureux vaccinés peuvent-ils s'affranchir des gestes barrières ? Non, répond le ministère de la Santé dans une foire aux questions sur le sujet actualisée le 19 mars. "Le port du masque reste nécessaire. Plus généralement, une personne vaccinée doit continuer d'appliquer les gestes barrières."
Première raison avancée sur le site du ministère : "L'efficacité de la vaccination sur la transmission et la contagiosité" n'est pas connue à ce jour.
"En l'état des connaissances, les vaccins aujourd'hui disponibles ou en cours de développement réduisent la sévérité des symptômes, mais la réduction de la contagiosité est incertaine."
Le ministère de la Santésur son site
"C'est pour cela qu'il est recommandé de poursuivre le respect des gestes barrières, même lorsqu'on est vacciné", conclut le ministère. En clair, même si vous êtes désormais prémuni, en principe, contre les symptômes de la maladie et surtout contre ses formes graves, vous pouvez éventuellement transmettre le virus. Il faut donc continuer à porter le masque et se tenir à distance des autres.
Néanmoins, des études semblent montrer que le vaccin peut ralentir la contamination, comme l'a rapporté Damien Mascret, médecin et journaliste à France Télévisions. Il a ainsi récemment fait état des bons résultats d'une étude israélienne effectuée sur le vaccin Pfizer. "C'est un pays qui a vacciné abondamment – plus de la moitié de la population a reçu au moins une première dose – et on s'aperçoit que l'on peut casser les chaînes de transmission", a-t-il expliqué. Les infections seraient ainsi réduites de 92% pour la population vaccinée avec Pfizer, selon ces travaux. Reste que cette étude n'a pas encore été validée par des pairs, et "plusieurs réserves ont déjà été émises par des chercheurs, à la suite de l'annonce", précisent Les Echos (article abonnés).
Le vaccin ne protège pas tout de suite
Seconde raison : le vaccin ne vous protège pas immédiatement. "Selon l'ANSM et le résumé des caractéristiques du produit des vaccins, l'efficacité vaccinale est obtenue 7 jours après la deuxième injection du vaccin Pfizer-BioNTech et 14 jours après la deuxième injection de vaccin Moderna chez des sujets indemnes d'infection antérieure au Sars-CoV-2", explique encore le ministère de la Santé.
Il ajoute que pour le vaccin Janssen, qui ne nécessite qu'une seule dose, "la protection vaccinale débute 14 jours après l'injection". Pour le vaccin AstraZeneca, "les sujets commencent à être protégés environ trois semaines après la première dose", mais "ils ne seront pas protégés de façon optimale avant un délai de 15 jours suivant l'administration de la seconde dose", estime l'Agence européenne des médicaments.
Les personnes âgées vaccinées peuvent revoir leurs proches
Cependant, les risques de développer des formes graves de la maladie seraient diminués bien plus tôt : à partir d'un mois après la première injection, selon des travaux issus de la vaccination à grande échelle réalisée en Ecosse et en Angleterre. Dirigée par des chercheurs de l'université d'Edimbourg (Ecosse), cette étude (PDF, en anglais) a montré fin février que, quatre semaines après la première dose, les vaccins d'AstraZeneca et de Pfizer réduisaient fortement le risque de développer une forme grave conduisant à une hospitalisation. Ce risque était réduit de 85% avec le vaccin Pfizer et de 94% avec celui d'AstraZeneca par rapport aux personnes n'ayant pas reçu de vaccin.
Ce qui signifie, bonne nouvelle, que les personnes âgées vaccinées risquent beaucoup moins de contracter des formes graves. En respectant les gestes barrières (masques et distanciation physique), elles peuvent donc voir de façon plus sûre leurs enfants et petits-enfants. Pour cette raison, le protocole sanitaire a désormais été assoupli dans les Ehpad. Les résidents ayant reçu deux injections du vaccin peuvent désormais "se rendre chez leurs proches, sans se faire tester avant et après et s'isoler sept jours dans leur chambre", a annoncé début mars la ministre déléguée chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon.
Malgré cela, une question reste en suspens concernant les vaccins : on ne connaît pas encore la durée de l'immunité ainsi acquise, souligne le ministère, "par manque de recul". Dernière incertitude : on ignore leur efficacité contre les variants les plus contagieux du Sars-CoV-2. Des essais sont en cours. La prudence est donc toujours requise.
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