"On veut juste vivre" : dans les résidences, le confinement n'est pas respecté par tous les habitants
Près d’un mois après le début du confinement, des tensions apparaissent entre ceux qui respectent les règles du confinement et ceux qui, profitant des beaux jours, préfèrent sortir le nez dehors, comme dans cette résidence située à Pantin.
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"Ils sont en train de jouer avec une petite voiture électrique, il y en a un qui dirige et l'autre qui coure après." Assise dans l'herbe, Nathalie regarde son fils de trois ans et demi jouer avec un petit voisin. Et cette mère de famille assume son choix : celui de sortir tous les jours entre amis dans le parc de leur résidence située à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Et ce, malgré le confinement. "On paye des charges très élevées pour pouvoir avoir un très beau parc. Alors on en profite, oui", reconnaît-elle.
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Selon Nathalie, constituer un foyer amical pendant le confinement est vital pour son jeune garçon. "Pour lui, ça a été très, très compliqué le début du confinement, il a fait d'énormes colères, raconte-t-elle. Il répétait beaucoup qu'il était triste."
Avoir au moins un ou deux copains avec qui il peut courir un peu, c'est vraiment la grande récréation de la journée.
Nathalie, résidenteà franceinfo
Mais dans cette résidence habitée essentiellement par des classes moyennes, parfois supérieures pour les nouveaux arrivants, des tensions apparaissent entre voisins."On a subi deux séries d'affichage au sein de la résidence qui étaient des affichages ‘ultraviolents’", explique Bérénice, enseignante, qui sort elle aussi tous les jours avec mari et enfants.
Hier et avant-hier, on a eu deux affiches sur toutes les portes de la résidence.
Bérénice, résidenteà franceinfo
"Il y avait une sorte de fausse procuration où on s'engageait à refuser des soins médicaux si on avait le coronavirus, alors qu'on veut juste vivre. Je pense que ça gêne les gens qui ne sont pas d'accord avec ce principe-là."
De la difficulté à faire respecter les règles
Parmi les mécontents, il y a Karine. À la fenêtre de son appartement situé au rez-de-chaussée, elle a étendu un vieux drap avec ses mots en noir : "Restez chez vous". "Nous sommes 500 à habiter dans cette résidence, si on fait tous pareil ce n'est pas possible", argumente-t-elle.
Être solidaire, ça veut dire que tout le monde reste à la maison.
Karine, résidenteà franceinfo
Pris entre deux feux, Georges le gardien tente de jouer les médiateurs. "Les tensions on les ressent régulièrement parce qu’il y a des avis différents. Dernièrement, je sais que notre syndic avait envoyé des mails au commissariat et au maire pour faire intervenir soit la police nationale, soit la police municipale, pour encadrer un peu tous ces gens", raconte-t-il. Mais les services de la ville sont surchargés. "Beaucoup d'agents de la police municipale sont touchés, explique le gardien. J'ai su ce matin qu'il n'y avait que six agents municipaux pour toute la ville de Pantin."
La police nationale est submergée, elle intervient à droite et à gauche ou dans les quartiers sensibles de Pantin, et donc c'est un peu à leur bon vouloir de passer dans la résidence.
Georges, gardien d'immeubleà franceinfo
En attendant, pour continuer à rendre le quotidien de son fils plus supportable, Nathalie organisera une chasse aux œufs de Pâques, dimanche, dans le jardin de la résidence.
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