"Normalement, on serait reparti lundi matin" : les agriculteurs quittent la porte de Versailles avec 24 heures d'avance à cause du Covid-19
Coronavirus oblige, comme tous les événements rassemblant plus de 5 000 personnes, le Salon de l'agriculture a dû fermer ses portes samedi soir sur décision du gouvernement. Les exposants doivent donc plier bagages un jour plus tôt.
La mauvaise nouvelle a pris tout le monde de court. "Si le salon [de l'agriculture] est exceptionnel, il ne fait pas exception", a réagi son président, Jean-Luc Poulain à l'annonce gouvernementale de l'interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes en raison de l'épidémie de coronavirus Covid-19. Alexandre, un éleveur de Bleues du Nord dans l'Avesnois va donc devoir rentrer ses vaches plus tôt que prévu. "Normalement, on serait reparti lundi matin. On a un camion qui arrive vers dix heures, le temps de remettre les bêtes et tout ça… On partira vers 11h30."
Ils sont plus de mille exposants à devoir ranger leurs affaires dimanche 1er mars au lieu de lundi. Carole est venue présenter ses fromages et une fois n'est pas coutume, elle va devoir repartir les mains pleines. Une nouvelle qu'elle prend toutefois avec bonne humeur : "On avait prévu des stocks suffisants. D'habitude on repart le camion vide, bah là, il en restera un petit peu. Il n'y a pas de soucis, on va s'adapter."
Maintenant, il faut venir nous voir dans nos belles montagnes !
Carole, productrice de fromageà franceinfo
Alors évidemment la plupart sont déçus, même ceux qui s'y attendaient comme Adrien qui élève des cochons en Bretagne : "Je pensais que ça aurait été annulé plus tôt que ça dans la semaine. Quelque part on peut dire qu'il ne restait qu'un jour à tirer donc c'est un peu dommage d'arrêter là mais c'est comme ça."
Déception, incompréhension, colère même chez certains. Aline refuse d'accepter la décision. Le salon est un événement essentiel pour des agriculteurs de moins en moins nombreux, explique-t-elle. D'autant que, comme cette éleveuse de Bleues du Nord, beaucoup éprouvent de grandes difficultés.
On est dans une crise phénoménal depuis un certain temps. On est ici pour se défendre, pour montrer notre travail et au final, on nous le casse encore une fois.
Aline, éleveuse de Bleues du Nordà franceinfo
Pour d'autres cette décision a même soulevé des questions, comme Henri, qui est venu avec ses Blondes d'Aquitaine. "On est surtout inquiet de savoir s'il y a danger ou pas danger pour la santé de chacun." Une inquiétude qui est loin d'avoir gagné tout le monde. Mahmed, un agriculteur marocain venu rencontrer ses homologues français prend ça avec philosophie. Il a dû annuler ses rendez-vous mais sa seule préoccupation est désormais de trouver quoi faire pour occuper sa journée : "Je vais faire le tour de Paris, je vais visiter la Tour Eiffel et tout le reste !"
La journée sera bien moins oisive pour les travailleurs chargés de délester le parc d'exposition de la porte de Versailles de presque 700 tonnes de fumier.
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