Manque de reconnaissance, faible rémunération, risque de contamination... Ces métiers de l’ombre en première ligne à l’hôpital
Ils sont agents d’accueil, brancardiers ou travaillent dans les services techniques. Des métiers "invisibles" et capitaux pour faire fonctionner les établissements de santé pendant cette épidémie de coronavirus. Reportage à l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris.
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À l’entrée de l’Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, il y a Guilaine. "Je vous laisse faire une petite désinfection à la solution hydroalcoolique". Ses missions : désinfection et distribution de masques. "Vous vous couvrez bien le nez et la bouche", indique-t-elle à un visiteur. Guilaine est aide-soignante de formation, mais depuis le début de l’épidémie de coronavirus, elle a été transférée à l’accueil : "J’adore le contact humain, c’est quelque chose qui est en moi. Je n’ai pas choisi ce métier par hasard."
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"J’aime bien aider", insiste Guilaine. On ne peut pas dire que tout le monde le lui rende bien. Certains passent sans même se désinfecter les mains. "Je prends sur moi, soupire-t-elle. De toute façon l’être humain il est comme ça, il y aura toujours des contents et des pas contents". Et des pas contents ou des pas bien polis, Guilaine en voit beaucoup même chez ses propres collègues : "Ce n’est pas facile avec les bonjours qui ne me sont pratiquement pas rendus... Je n'ai jamais de retour."
"Je n’en peux plus d'un point de vue financier"
En s’enfonçant dans les couloirs de l’hôpital, nous croisons David. Il est brancardier, son métier consiste à déplacer les patients pour un examen ou pour un transfert de service. "On assure la mission de transport dans l’hôpital, décrit David. On est un peu comme la RATP dans l’Île-de-France." Sauf qu’en guise de métro et de bus, il pousse des lits et des fauteuils à travers les 120 000 m² de l’hôpital. "Il faut être en bonne santé physique et ne pas avoir mal au dos", indique-t-il.
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"Bonjour madame, je vais vous emmener à la radio", explique David à une patiente dans le service de médecine vasculaire. De la délicatesse pour déplacer le lit : c'est la principale qualité pour faire ce métier. Et puis il faut aussi connaître l’hôpital comme sa poche : "Tous les recoins... Si un brancardier ne connaît pas l’hôpital il est mal barré !" Pendant le trajet, David se confie. Cela fait quinze ans qu’il fait ce métier, il gagne 1 400 euros par mois et il se pose beaucoup de questions : "Je suis en train de regarder pour une reconversion. Je n’en peux plus d’un point de vue financier, on est à la merci du système."
A la menuiserie, on coupe du Plexiglas
"On va aller prendre un autre patient et ça va s’enchaîner." David effectue une trentaine de transfert tous les jours. Autre métier de l’ombre, ceux qui travaillent dans les services techniques. Ils sont une vingtaine et parmi eux, il y a les menuisiers. Scie sauteuse en main, Pascal découpe une plaque de plexiglas. Habituellement à l’hôpital Pompidou, les menuisiers construisent des étagères ou font des petites réparations de mobiliers. Mais en ce moment, avec le coronavirus, Pascal a de nouvelles missions : "On est beaucoup sur les protections de bureau, en Plexiglas notamment, pour protéger les patients des secrétaires."
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En 35 ans à l’AP-HP, Pascal a pu s’en apercevoir : menuisier à l’hôpital, ce n’est pas exactement le même métier que dans une entreprise. "C'est une approche différente, explique Pascal. On n'a pas du tout les mêmes priorités et contraintes que dans un atelier lambda. On a plus de contraintes, par rapport aux patients."
Un métier qui n’est pas sans risque. Les services de maintenance se rendent en chambre, parfois, pour des interventions urgentes. Et malgré les précautions prises, un membre de l’équipe technique a été contaminé par le Covid-19. Preuve que ces métiers de l’ombre sont, eux aussi, en première ligne.
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