"La place des étudiants, c'est au resto U, pas aux Restos du cœur", pointe Stéphane Troussel, qui plaide pour un RSA pour les moins de 25 ans
La fermeture des universités, quasi totale depuis mars combinée à la disparition des jobs étudiants, accentue la précarité d'étudiants.
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Le RSA accessible pour les moins de 25 ans y compris aux étudiants, c’est ce que demande le président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, ainsi que les responsables des quatre universités implantées dans le 93. Ils publient une tribune en ce sens dans le JDD du dimanche 10 janvier. "La place des étudiants, c'est au resto U, pas aux Restos du cœur", souligne Stéphane Troussel.
franceinfo : Constatez-vous une très grande précarité étudiante en ce moment ?
Stéphane Troussel : Oui, et c'est ce qui nous préoccupe. La fermeture des universités, quasi totale depuis mars combinée à la disparition des jobs étudiants, accentue une précarité croissante chez les étudiants et un mal-être grandissant. Les enseignants disent parfois qu'ils font davantage du soutien psychologique que des cours lors de leur enseignement en ligne. L'ensemble des initiatives qui ont été portées par des associations humanitaires, par les universités elles-mêmes n'ont jamais vu autant d'étudiants dans leurs locaux. La place des étudiants, c'est au resto U, pas aux Restos du cœur.
C'est pourquoi vous demandez l'instauration de ce revenu de solidarité active (RSA) pour les moins de 25 ans, y compris les étudiants ?
Oui. Bien sûr, il y a des initiatives, il ne faut pas les nier : le repas à 1 euro, la revalorisation de bourses ou même des aides ponctuelles qui ont été versées à un certain nombre de jeunes. Mais ce n'est pas suffisant face à l'ampleur de la crise et vraisemblablement sa durée. Donc, la précarisation des étudiants, ça ne date pas de la crise, mais la crise, elle, est en train de faire basculer nombre d'entre eux vers la pauvreté. Il nous semble nécessaire maintenant d'ouvrir le RSA aux moins de 25 ans. C'est ce qui permettra de lutter contre la pauvreté des jeunes en général, mais aussi de lutter contre les inégalités sociales persistantes.
Emmanuel Macron et le gouvernement tiennent leur cap : pas d'augmentation des minima sociaux, plutôt miser sur des primes. Ce n'est pas la bonne méthode ?
Non, ce n'est pas la bonne méthode et les voix sont de plus en plus nombreuses, y compris chez certains parlementaires de la majorité qui disent à quel point il faut ouvrir ce débat sur l'élargissement des minima sociaux aux jeunes de 25 ans dans notre pays. La France est désormais l'un des rares pays en Europe à ne pas l’avoir fait. Les présidents d'universités y sont favorables. J'ai même entendu le pape évoquer la question du revenu universel, et encore, c'est non seulement un moyen de lutter contre la pauvreté, mais c'est aussi un moyen de lutter contre les inégalités sociales persistantes dans l'enseignement supérieur.
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