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"Ils utilisent leur implication comme un outil de propagande" : des candidats aux municipales accusés d'utiliser le coronavirus pour faire campagne

Si l’heure est à la gestion de la crise, la campagne électorale est encore dans les esprits de certains, maires sortants ou candidats d’opposition, puisque les élections municipales ont été suspendues après le premier tour.

Article rédigé par Simon Le Baron
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme dépasse en marchant une série d'affiches de campagne électorale, le 14 mars 2020, à Paris. (JOEL SAGET / AFP)
Un homme dépasse en marchant une série d'affiches de campagne électorale, le 14 mars 2020, à Paris. (JOEL SAGET / AFP)

Des candidats de banlieue parisienne qui s’affichent sur les réseaux sociaux, distribuant des masques commandés par la région. Ou comment utiliser la crise sanitaire du coronavirus Covid-19 pour mener une campagne qui ne dit pas son nom. "Ce que je condamne, dénonce Maxime Des Gayets, président du groupe socialiste et écologiste au conseil régional d’Ile-de-France, c’est quand vous avez des candidats qui ne sont même pas élus et qui participent à ces opérations et qui les mettent sur des supports de campagne électorale." "C'est-à-dire, poursuit l'élu, qu’ils utilisent leur implication pour l’intérêt général du moment, pour en faire un outil de propagande partisane."

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Emmanuel Macron réunit jeudi 23 avril les représentants des maires par visioconférence afin de préparer avec eux le déconfinement. Des élus qui se trouvent dans une situation inédite, puisque les élections municipales ont été suspendues après le premier tour.

Parmi les noms cités par Maxime Des Gayets dans la lettre qu’il a envoyée à la présidente de région Valérie Pécresse : celui François Pupponi. Député du Val d’Oise, ancien maire de Sarcelles et en troisième position sur la liste divers gauche qualifiée au second tour. "Dans ces moments-là, indique François Pupponi, il n’y a pas d’opposants ni de politiques : vous essayez d’aider les gens qui sont dans la souffrance et la difficulté."

Avec le nombre de morts que nous avons dans les quartiers prioritaires et en particulier à Sarcelles, vous pensez à autre chose que de savoir s’il y aura des élections : cela passe après.

François Pupponi

à franceinfo

Bien-sûr, les élections paraissent aujourd’hui bien dérisoires.  Mais tout de même, les équipes sortantes ne seraient-elles pas favorisées par cette situation qui les place de fait en première ligne ? Jean-Paul Lecoq est l’adversaire d’Edouard Philippe au Havre. "Cela peut poser question, concède-t-il. Est-ce qu’on ne profite pas de l’instant pour poursuivre la campagne électorale en utilisant la fonction de maire ? On est dans une situation particulière qui fait que tout peut être interprété comme étant un acte de campagne électorale."

La crise a rendu le rôle de l'opposition difficile

Dans ces conditions, pas toujours facile pour les candidats des oppositions de continuer à exister. À Grenoble, l’ancien ministre Alain Carignon, arrivé loin derrière l’écologiste Éric Piolle au premier tour, se présente désormais comme l’opposant en chef. "Le 15 mars, les Grenoblois m’ont désigné comme premier représentant de l’opposition, donc c’est ma responsabilité d’exercer cette fonction, assure Alain Carignon. Je le fais bien sûr avec une modération extrême compte tenu de la période que nous traversons." Il insiste, lui aussi, les municipales ne sont pas d’actualité, d’autant que personne ne sait quand elles pourront avoir lieu : juin, automne, printemps 2021 ? Mais comment faire comme si rien n’avait existé ? Dans cet entre-deux tours dont on se demande s’il se terminera un jour.

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