Fin de la trêve hivernale : "On ne peut pas prolonger éternellement les trêves pour les expulsions", estime la ministre déléguée au Logement
Emmanuel Wargon affirme qu'il n'y aura pas de "fermetures sèches" de places d'hébergement et que les forces de l'ordre n'interviendront pas en cas d'expulsion de locataires pour lesquels il n'y a pas de solution alternative.
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Après avoir été repoussée deux fois en raison de la crise sanitaire du coronavirus, la trêve hivernale s'achève vendredi 10 juillet avec la fin de l'état d'urgence sanitaire. Les expulsions des logements peuvent donc reprendre. Les associations proches des plus précaires sont inquiètes. Mais Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement, a estimé sur franceinfo qu’on "ne pouvait pas prolonger éternellement les trêves pour les expulsions" car il y a des propriétaires qui ont besoin de "récupérer leurs biens".
La ministre a voulu rassurer en expliquant que les places d'hébergement supplémentaires qui avaient été ouvertes ne seront pas fermées "tant qu'on n'a pas d'autres solutions à proposer aux personnes concernées".
franceinfo : Comment se présente cette fin de trêve ?
Emmanuelle Wargon : Je voudrais saluer le travail qui a été fait par les associations pendant toute la période précédente, dans laquelle on a réussi à mettre à l'abri beaucoup de personnes en situation difficile. Et nous avons ouvert 20 000 places d'hébergement supplémentaires en France dans cette période. Là, c'est la fin de la trêve hivernale décalée. Mais nous accompagnons cette période avec deux mesures totalement exceptionnelles, assez inédites dans ce que fait l’État d'habitude. La première, c'est de dire que pour les places d'hébergement supplémentaires qui avaient été ouvertes, on ne les referme pas tant qu'on n'a pas d'autres solutions à proposer aux personnes concernées.
Ce n'est pas des fermetures sèches du tout. Il y a des hôtels qui auront besoin de rouvrir et de réaccueillir de la clientèle, mais ça veut dire qu'il faut qu'on trouve d'autres solutions pour compenser.
Emmanuelle Wargonministre déléguée au Logement
Et puis, les locataires qui sont à risque d'expulsion, là aussi, on dit, pas de concours des forces de l'ordre pour des expulsions, s'il n'y a pas de solution de mise à l'abri des personnes concernées. Donc vous voyez, l’effort exceptionnel qui a été fait pendant le confinement, en fait, on le prolonge encore aujourd’hui.
Ian Brossat, adjoint au logement à la mairie de Paris, vous demande de prolonger officiellement la trêve hivernale. Pourquoi ne pas le faire ?
Pour l'instant, notre objectif est d'être efficace, opérationnel, avec les bons outils. Après, on ne peut pas prolonger éternellement les trêves pour les expulsions. Il y a aussi des personnes qui sont de mauvaise foi. Il y a aussi les propriétaires qui ont besoin de récupérer leurs biens. Notre objectif, c'est simplement de permettre de trouver un toit et une solution à chaque personne qui en a besoin. C'est une solution globale qu'il faut qu'on apporte aux personnes, pas seulement en termes d'hébergement. J'ai aussi reçu les grandes associations, la Fondation Abbé-Pierre, la Fondation des acteurs de la solidarité. C'est ce dont nous avons discuté.
Vous avez de l'argent pour faire tout ça ?
Oui, on a de l'argent pour faire tout ça. D'abord, nous tous citoyens, nous investissons deux milliards d'euros chaque année dans l'hébergement d'urgence. Donc, c'est un montant élevé. On a rajouté 100 millions dans le dernier projet de loi de finances. On en rajoutera encore si besoin. Après in fine, notre objectif n'est pas de maintenir des gens dans des hôtels ou dans des places d'hébergement, c'est d'arriver à donner vraiment accès au logement. C'est la politique initiée par Julien Denormandie "Logement d'abord", que je porte vraiment avec conviction et c'est ça que nous devons continuer à faire.
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