"On n'a pas vraiment de perspectives et ça nous déprime" : les jeunes inquiets d'arriver sur le marché de l'emploi en berne
Les jeunes diplômés arrivent sur un marché de l'emploi complètement bouleversé par la crise sanitaire. Ils craignent de longues périodes de chômage et des contrats précaires.
De 700 000 à 900 000 jeunes, avec ou sans diplômes, arrivent en moment sur le marché du travail avec le moral au plus bas. C’est le cas de Perrine, jeune diplômée qui vient de terminer son master en école de commerce. Elle rêvait de prendre son envol dès la rentrée, elle va devoir se contenter d’une prolongation de stage de fin d’étude pendant encore six mois, payé au ras des pâquerettes. C’est la désillusion. "On nous avait quand même vendu un peu un rêve en école de commerce, qu'on finirait avec des beaux salaires à la sortie. On nous disait 'les jeunes diplômés tout le monde vous veut, on va s'arracher vos compétences etc.', et en fait, pas du tout", raconte Perrine, déçue.
Aider les jeunes à décrocher un emploi dans un marché du travail complétement bouleversé par la crise sanitaire du coronavirus est l’une des grandes priorités de l’exécutif pour les semaines et les mois à venir.
J'aurais espéré être plus indépendante et un peu voler de mes propres ailes. C'est une grosse déception.
Perrine, diplômée d'école de commerceà franceinfo
"On n'est pas désespérés, c'est juste qu'on n'a pas vraiment de perspectives et ça nous déprime", confie la jeune femme. Après ses études, elle avait pour objectif d'emménager dans son propre appartement, de le payer elle-même et de ne rien demander à ses parents. Mais rien de tout cela ne sera possible dans la situation actuelle.
"On est jeunes, on a encore rien prouvé, on a envie de faire plein de choses, continue Perrine. On a envie d'avoir un premier job qui nous plaît, de gagner de l'argent, de faire quelque chose après. Cela me fait un peu tout remettre en question. 'Est-ce que j'ai choisi les bonnes études ? Est-ce que c'était vraiment le bon choix ?", s'interroge-t-elle.
Des difficultés aussi pour les générations suivantes
Mais il n’y a pas que la promo 2020 qui souffre. Les jeunes diplômés des années précédentes sont confrontés aux mêmes difficultés. Marjorie, 24 ans, travaille dans la communication. Son dernier CDD s’est terminé juste avant le début de la crise sanitaire et depuis, plus rien. "J'ai dû envoyer depuis le mois de février peut être 150, 200 candidatures et beaucoup de candidatures spontanées, puisque les offres se faisaient de plus en plus rares", explique-t-elle.
On a très peu de réponses, parce que depuis le mois de février, tout est un peu en suspend sur le marché de l'emploi.
Marjorie, 24 ansà franceinfo
Pour Marjorie, les jeunes diplômés devront faire des concessions, "peut être salariales, peut être en terme de missions, de temps de travail sur des contrats plutôt précaires, CDD ou parfois de l'intérim. Il y a beaucoup d'offres qui vont dans ce sens", constate-t-elle. Pour inciter les entreprises à recruter des jeunes, deux pistes sont à l’étude : une prime à l’embauche ou une exonération de cotisations salariales.
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