Dans un Ehpad du Bas-Rhin, des chiens s'entraînent à détecter le Covid-19
A Kunheim, une association qui éduque les chiens intervient dans un Ehpad pour détecter le virus sur les résidents. Le procédé pourrait se généraliser. Reste à trouver le financement.
Depuis plusieurs années, la maison d’accueil pour personnes âgées La Roselière à Kunheim, dans le Bas-Rhin, travaille en collaboration avec Handi’Chiens, une association reconnue d’utilité publique qui éduque et remet gratuitement les chiens d’assistance. Les canidés viennent régulièrement ici, leur compagnie étant très profitable aux résidents.
Mais depuis quelques mois, c’est une autre mission que remplit Pokaa, un golden retriver de 2 ans : détecter la présence ou non du Covid chez les résidents. La méthode est simple : un coton glissé sous les aisselles pour l’imprégner de sueur. Mise en pot, elle va pouvoir être reniflée par Pokaa. Si la chienne s’assoit devant le pot, cela signifie que la personne est positive au Covid.
95% d'efficacité
Pas de coton tige dans le nez, pas d’attente pendant plusieurs heures pour le résultat. La méthode est simple, non invasive, rapide (il faut un dixième de seconde au chien pour détecter une odeur) et surtout... fiable. C’est en tout cas l’avis de Jean-Marc Wurtz, anesthésiste-réanimateur au groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (et cynophile !) : "Il y a eu plusieurs études réalisées en France, à Maisons-Alfort, et dans le monde. Dans toutes ces études, pour les chiens entrainés et ayant un minimum d’expertise, on retrouve des chiffres de taux d’efficacité qui dépassent largement 95%. Pour rappel, celui d’un test PCR est de 75%.”
Déjà testée depuis juillet dernier sur 335 personnes dans le cadre d’une étude menée à l’Ecole nationale vétérinaire de Maisons-Alfort, cette méthode l’est aussi à l'association Handichien de Kunheim, qui a signé un partenariat avec le groupement hospitalier de Mulhouse pour recevoir, toutes les semaines, une dizaine de compresses, les unes porteuses du Covid, d'autres pas.
Simple, rapide et peu coûteuse
Dans cet établissement qui compte 115 résidents et une centaine d’employés, l’épidémie a provoqué plusieurs décès. Un traumatisme qui a laissé des traces. Aujourd’hui, on veut éviter cela et faciliter la vie des résidents notamment au moment des tests. “On faisait beaucoup de tests PCR et je peux vous dire que sur les résidents atteints d’Alzheimer c’est très compliqué. Parfois il faut être à trois pour le faire et surtout ils ne comprennent pas ce qu’on leur fait. Ils trouvent cela trop intrusif" expliquait Benoît Seewald, le directeur adjoint de l'Ehpad , à nos confrères de France Bleu en juillet dernier.
Cette méthode a un autre avantage : elle est peu coûteuse. Beaucoup moins en tout cas que les tests classiques. Selon l’association Handi’Chiens, “10 milliards d’euros ont été investis dans l’acquisition, la réalisation et le remboursement de tests antigéniques et autres autotests”. Un seul chien peut détecter plusieurs cas de Covid en un temps très court. Encore faut-il pouvoir les former correctement.
Former les chiens
Car si les chiens ont un système olfactif beaucoup plus développé que l'homme (ils possèdent près de 220 millions de récepteurs olfactifs, contre seulement 5 millions pour l’être humain), tous ne sont pas adaptés à bien détecter le virus. Selon Christelle Schreiber, éducatrice canine référente de l'association Handi'Chiens, "la forme du nez est importante. Par exemple, un boxer ne pourra pas détecter le Covid, car la forme du nez écrasé modifie son sens olfactif."
Mais Il faut aussi que le chien ait un tempérament motivé et actif avec des qualités comportementales. Une fois ces bases repérées chez l'animal, 4 mois de travail sont encore nécessaires pour le former au dépistage du Covid.
L’association, qui a investi 50 000 euros ces derniers mois pour former des chiens et acquérir cette nouvelle machine de détection, demande donc des financements publics et une validation scientifique des études menées. Une méthodologie et un protocole ont déjà été établis par le professeur Dominique Grandjean, qui encadre le projet Nosaïs-Covid-19 mené à l'École nationale vétérinaire d'Alfort, dans le Val-de-Marne.
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