Coronavirus : un consultant projette une "potentielle seconde vague" plutôt pour la rentrée, "en septembre ou octobre"
Pour le docteur Martin Blachier, le déconfinement est tout à fait possible. L'important est de trouver un moyen pour éviter que les personnes à risque soient en contact avec le virus.
"Ce qui est très probable, c'est que quand on va rouvrir le 11 mai, on ne voie pas grand-chose, que ce soit assez lent, que ce soit plutôt à la rentrée, en septembre ou octobre, qu’il y ait une potentielle seconde vague" de Covid-19, estime jeudi 23 avril sur franceinfo le docteur Martin Blachier, médecin, cofondateur de Public Health Expertise, un cabinet de consultants indépendant. Pour lui, il est possible de commencer le déconfinement, mais en respectant bien les gestes barrières et en évitant que les personnes à risque ne soient contaminées. Le résultat ne sera pas visible tout de suite, mais dans quelques mois.
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franceinfo : Est-il temps aujourd'hui de commencer à relancer la machine économique ?
On a absolument la possibilité de déconfiner, la question, c'est comment le faire ? Le principal, c'est ce que l'on dit depuis quelque temps, va être d'éviter une reprise évidente de l'épidémie. L'objectif du confinement, ce n'était pas de stopper la propagation du virus, c'était d'éviter l'explosion du système de santé. À chaque fois qu'on dit : "on a confiné pour éviter que le virus circule", c'est faux.
On a confiné pour éviter que le système de santé explose et pour qu'on ait plus de place en réanimation. Or, il est tout à fait possible de déconfiner en évitant ce collapsus. Comment ? Simplement en évitant aux patients à risque d'aller en réanimation, et même de décéder, contaminés par le virus.
Dr Martin Blachierà franceinfo
Comment faire ? En les laissant à la maison ?
Pas forcément. Il faut réfléchir à un moyen. J'avais proposé de laisser les gens à la maison, mais il peut y avoir d'autres moyens. Il faut trouver un moyen d'identifier les personnes à risque et que ces gens-là ne soient pas au contact du virus. L’extrême, c’est de les laisser confinés. Mais il y a d’autres situations où les interactions avec ces personnes-là doivent se faire, dans des conditions extrêmement prudentes, avec une distance d'au moins deux mètres, avec des masques, principalement en extérieur. Ce sont des choses qui ont été mises en place dans les Ehpad, donc on a des idées de comment on peut faire. Ce sont ces idées-là sur lesquelles il faut qu'on réfléchisse.
Selon vous, le port du masque va-t-il être obligatoire ?
On n'a pas beaucoup de données sur le masque aujourd'hui. On pense effectivement qu'avoir un masque freine la propagation de l'épidémie. Ce qu'il faut savoir, c'est que, quand on élabore les modèles, la seule donnée sur laquelle on n'a rien, c'est le masque. On connaît l'efficacité de la distanciation sociale, en fonction de la distance. On connaît à peu près l'impact que peut avoir le testing et l'isolement des gens symptomatiques. Le masque, c'est un principe de précaution. Je pense qu'effectivement, ça peut freiner dans des cas où il y a beaucoup de monde dans un endroit confiné. Mais dans d'autres cas, c'est assez anecdotique. Je pense que quand on est à deux mètres d'une personne, avoir un masque ne change pas grand-chose.
Quand saurons-nous si le déconfinement a bien fonctionné ? Dans quelques jours, quelques semaines ?
Non, ça va être beaucoup plus long que ça. Mais ça, c'est aussi une notion qu'il faut avoir : le 11 mai, quand on va relancer, qu'on va rouvrir, que vous ayez eu 1% ou 10% [de personnes atteintes par le coronavirus], de toute façon, l'épidémie sera passée à peu près dans toutes les régions. Par exemple aux Etats-Unis, on a fait des études et on s'est rendu compte que déjà, en janvier, le virus circulait. Le début est assez lent avant que ça monte vraiment. En plus, l'hypothèse d'une saisonnalité du virus est de plus en plus discutée. Il y a beaucoup de virus respiratoires qui sont saisonniers. Ce qui est très probable, c'est que quand on va rouvrir le 11 mai, on ne voie pas grand-chose, que ce soit assez lent, que ce soit plutôt à la rentrée, en septembre ou octobre, qu’il y ait une potentielle seconde vague. Ça sera à peu près ça, la dynamique.
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