Coronavirus : on vous explique pourquoi le niveau de Sars-CoV-2 dans les eaux usées pourrait annoncer un rebond de l'épidémie
D'après le journal "Le Monde", des traces du génome du nouveau coronavirus ont été retrouvés ces derniers jours dans les eaux usées de Paris. Est-ce le signe de contaminations en hausse dans la capitale depuis le déconfinement ? Elements de réponse.
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Signal d'alarme ou simple soubresaut épidémiologique ? La quantité de Sars-CoV-2 mesurée dans les eaux usées de Paris "semble indiquer une légère reprise de l'épidémie depuis une quinzaine de jours", révèle le journal Le Monde mercredi 8 juillet. Comment fonctionne cette surveillance des eaux usées ? Est-elle un indicateur fiable pour mesurer l'état de circulation du nouveau coronavirus ? Comment les autorités comptent-elles utiliser ces informations ? Franceinfo récapitule.
En quoi consiste l'examen des eaux usées ?
Depuis l'apparition de la maladie en Chine, plusieurs études scientifiques ont relevé la présence du coronavirus dans les selles de patients. Des toilettes aux égouts et aux stations d'épuration, il n'y a qu'un pas qu'ont franchi plusieurs groupes de recherche. Des équipes ont été ainsi mises en place pour rechercher des éléments du génome du nouveau coronavirus dans les eaux usées, à Paris, Rome, Amsterdam ou Brisbane, comme le rappelle France 2.
De quoi craindre une contamination en consommant de l'eau du robinet ? Ce n'est heureusement pas le cas, car le virus est "rapidement inactivé" dans l'eau, comme l'écrit l'Académie nationale de médecine dans un communiqué mardi. Reste que des "traces infimes" de Covid-19 avaient été découvertes dans le réseau d'eau non-potable de la ville de Paris, utilisé notamment pour nettoyer les rues, à la mi-avril. La municipalité avait alors immédiatement suspendu l'usage du réseau et avait assuré que le réseau d'eau potable n'était pas touché.
Les eaux usées sont-elles un indicateur fiable ?
Surveiller la présence de traces de Sars-CoV-2 dans les eaux usées a en fait un intérêt majeur : prévoir, avec un peu d'avance, l'arrivée d'une vague de contamination au Covid-19. Cette mesure est "corrélée à la courbe épidémique, précédant l'arrivée de la vague, suivant son ascension et diminuant fortement avec sa régression", note ainsi l'Académie de médecine.
Cette relation temporelle directe avec la vague épidémique et surtout avant même son apparition, peut faire de cet indicateur un précieux outil pour prévoir d'éventuelles résurgences.
L'Académie nationale de médecine
Elle plaide ainsi pour une surveillance "systématique" de la circulation du Sars-CoV-2 par l'analyse des eaux usées des stations d'épuration "tant que le virus circulera dans la population".
Cité par Le Monde, l'opérateur public en charge de la production et de la distribution de l'eau dans la capitale assure de son côté que les eaux usées "reflètent en partie l'état de santé de la population" et représentent un indicateur "avancé" de l'épidémie, contrairement aux indicateurs "tardifs" tels que les hospitalisations. Cette méthode a en outre l'avantage de prendre en compte les porteurs asymptomatiques du virus, qui représentaient jusqu'à présent un angle mort pour les épidémiologistes
Signe que le sujet est pris particulièrement au sérieux, un projet expérimental réunissant des universitaires, des professionnels de l'assainissement de l'eau et l'Institut de recherche biomédicale des armées a été mis en place. Baptisée Obépine (Observatoire épidémiologique dans les eaux usées), cette unité analyse des échantillons provenant d'une "trentaine de sites de traitement", indiquaient Les Echos le 16 mai.
Que révèlent les derniers prélèvements à Paris ?
Alors que depuis le début du déconfinement, "plus aucune trace" du virus n'était repérable dans les prélèvements faits à Paris, "les résultats des prélèvements effectués du 22 au 25 juin marquent un retournement", écrit Le Monde. D'après le quotidien du soir, six des douze analyses réalisées pendant cette période se sont révélées positives, bien qu'à des taux très faibles.
Ces résultats ont été accueillis avec prudence par la mairie de Paris. "S'agit-il d'un signe qu'avec le déconfinement, l'épidémie repart ? C'est l'inquiétude, mais nous avons besoin d'éléments complémentaires", répond Anne Souyris, adjointe chargée de la Santé, interrogée par Le Monde. Même son de cloche du côté de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France. Redoutant de s'"engager sur de fausses pistes", l'ARS indique au Monde vouloir "construire la méthode" pour exploiter ces résultats avant d'éventuellement tirer la sonnette d'alarme.
Pourquoi ces données sont-elles utiles ?
Les informations tirées des eaux usées pourraient très bientôt être utilisées pour anticiper une éventuelle seconde vague de contaminations. Interrogé mardi par Le Figaro, le directeur général de la santé Jérôme Salomon a indiqué que des "mesures de dépistage" du Covid-19 pourraient être mises en place dans le cadre du projet Obépine.
Aurélien Rousseau voit plus loin : dans Le Monde, le directeur de l'ARS d'Ile-de-France souhaite ainsi "mettre en place des capteurs, à des points précis, afin de pouvoir relier le flux d'eaux analysées à un quartier par exemple". Une méthode qui pourrait permettre d'organiser rapidement des dépistages collectifs dans les zones où des traces de Sars-CoV-2 ont été mesurées dans les eaux usées puis d'isoler les personnes contaminées.
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