Coronavirus : les intermittents ont "été les premiers à être interdits de travailler dans certaines régions et seront sans doute les derniers à retravailler"
Philippe Gautier, secrétaire général de l'Union nationale des syndicats d'artistes musiciens de France (Snam-CGT), fait le point sur la mobilisation des intermittents en France. Ils demandent le prolongement de leurs droits à l'assurance chômage.
Dans un texte intitulé "Culture en danger" les intermittents du spectacle réclament une "année blanche" pour prolonger leurs droits à l'assurance chômage après la crise du coronavirus. Des dizaines de milliers de personnes ont signé cette pétition sur internet. "On a été les premiers à être interdits de travailler dans certaines régions et on sera sans doute les derniers à retravailler", dit jeudi 30 avril Philippe Gautier, secrétaire général de l'Union nationale des syndicats d'artistes musiciens de France (Snam-CGT) sur franceinfo.
franceinfo : Comment sont parties ces pétitions ?
Philippe Gautier : Ces pétitions, elles sont parties, l'une, de deux copains musiciens qui se sont dit qu'il fallait faire quelque chose et c'est devenu une pétition virale qui est en train d'approcher les 200 000 signataires. L'autre, elle est partie de Jean-Claude Fall, qui est un metteur en scène un peu connu. Et évidemment, tous les artistes, tous les techniciens intermittents se mobilisent, parce que cette manière là, c'est la seule manière en ce moment pour se faire entendre. Parce que oui, on manque de réponse du côté du ministère de la Culture, c'est rien de le dire.
Où en sont les discussions actuellement ?
Il n'y a aucune discussion qui a commencé et il n'y a aucune date de discussion. Pour l'instant, c'est un appel. Un appel qui vient de partout puisque, c'est plutôt des anonymes qui ont fait démarrer ces pétitions, ce matin, dans le journal Le Monde, il y avait une tribune avec au contraire des gens très célèbres. Ça vient du spectacle vivant, ça vient du cinéma, ça vient de la musique, ça vient du théâtre. Mais en face, pour l'instant, on a des réponses polies. On nous dit qu'il faut engager des discussions mais pour l'instant, les discussions ne sont pas engagées. Nous, on a confiance, parce que ce que l'on demande pour une fois, ça ne coûte pas beaucoup d'argent. Puisque tout simplement, ce que l'on demande, c'est que les gens qui auraient été indemnisés par l'assurance chômage, parce qu'ils auraient continué à travailler si la situation avait été normale, soient assurés du maintien de l'existant. Et puis, il y a toujours eu environ 100 000 intermittents en France. Donc on ne comprend pas pourquoi on n'arrive pas encore à avoir des discussions sur le sujet.
C'est quoi votre crainte ?
On a été les premiers à être interdit dans certaines régions à compter de la fin du mois de février, et on sera sans doute les derniers à retravailler. La situation des hôtels, cafés, restaurants, qui sont d'ailleurs des lieux dans lesquels on joue parfois, est souvent pointée comme comme étant difficile, mais pour le secteur du spectacle vivant, c'est très, très difficile aussi. C'est à dire que pour l'instant, même dans les départements où l'on va un peu déconfiner, les rassemblements de plus de dix personnes sont interdits. On n'a aucune idée de la date à laquelle on va recommencer à travailler, à jouer. Et puis toutes les manifestations, les plus prestigieuses, qui sont les plus porteuses d'emplois pour nous, sont toutes annulées. Donc oui, il faut bien quand même qu'on puisse continuer à bénéficier de l'assurance chômage durablement. Les gens sont isolés, plutôt inquiets. Après, il y a aussi des formes de mobilisation. J'ai remarqué plein de copains qui sont dans les orchestres, qui se mobilisent, font des vidéos et essayent de montrer qu'on est là avec le reste de la population. Mais force est de constater que c'est quand même pas les bonnes nouvelles qui se bousculent pour nous.
Vous avez espoir de reprendre le spectacle vivant à la rentrée, quand même?
On le reprendra quand ça sera possible. On essaye de faire en sorte qu'il y ai des discussions avec les représentants du ministère de l'Intérieur, avec les préfets, pour qu'ils disent rapidement dans quelles conditions sanitaires des spectacles pourront reprendre. Pour l'instant, ça a l'air impossible. Ce qu'on veut, c'est ne pas perdre de temps. Si aux beaux jours, il peut y avoir déjà des spectacles en plein air, avec peut être pas beaucoup de monde en face, ce serait toujours ça. Nous, on veut absolument reprendre, mais il y a cette question de l'assurance chômage qui est quand même fondamentale pour l'instant. Je dis ça pour les intermittents du spectacle, c'est évidemment la même chose pour tous les travailleurs. Parce que pour l'instant, personne ne peut chercher de travail. Personne ne peut trouver de travail.
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