Covid-19 : "On parle du e-commerce comme de la solution mais il y a plus de manipulations" et donc de risques sanitaires, critique une enseigne de jouets
Romain Mulliez, directeur général de PicWicToys et co-président de la Fédération des commerces spécialistes des jouets et des produits de l’enfant, estime qu'il est "illusoire" de penser que le e-commerce puisse absorber le "report des achats de fin d'année. C'est un canal qui se développe beaucoup mais il n'a pas la capacité logistique", selon lui.
Les rayons considérés comme non-essentiels seront fermés dans les grandes surfaces pour éviter de faire concurrence aux petits commerces qui doivent rester fermés pendant le confinement, a annoncé dimanche le Premier ministre, Jean Castex, sur TF1. "On parle du e-commerce comme de la solution mais il y a plus de manipulations" et donc de risques sanitaires, a critiqué lundi 2 novembre sur franceinfo Romain Mulliez, directeur général de PicWicToys et co-président de la FCJPE, la Fédération des commerces spécialistes des jouets et des produits de l’enfant.
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franceinfo : Que pensez –vous de cette décision ?
Romain Mulliez : C'est une décision d'équité entre les tous acteurs physiques. Il y avait plusieurs manières de résoudre cette concurrence, le gouvernement a pris une décision par le bas, c'est-à-dire de fermer tout le monde. Aucun commerçant ne peut se réjouir qu'un commerce ferme. Cette décision permet de ne pas s'opposer les uns aux autres parce que nous avons tous un rôle à jouer pour répondre aux consommateurs.
Quelle sont les conséquences pour vous ?
Nous allons fermer au moins 15 jours, et avec l'extrême saisonnalité du jouet cela veut dire que c'est un impact de trois mois sur notre activité. Compenser 15 jours de chômage partiel et éventuellement de loyer pour trois mois d'arrêt d'activité cela ne le fait pas du tout.
Les jouets ont plus de 50% de leur activité en novembre-décembre. Ce matin nous devions embaucher 600 contrats saisonniers pour des renforts de fin d'année.
Romain Mulliez, directeur général de PicWicToysà franceinfo
Mes équipes vont les recevoir dans des magasins fermés et ce sont des personnes à qui on ne va pas proposer d'aller travailler dans un entrepôt de e-commerce à 400 kilomètres. Nous allons essayer de proposer le maximum de travaux en drive, mais il n'y aura pas le compte.
Pensez-vous que ces fermetures vont pousser les Français vers le e-commerce ?
Dans le jouet cela représente maximum 10% de l'activité. Penser que la totalité du report des achats de fin d'année se fera sur le e-commerce est illusoire. C'est un canal qui se développe beaucoup mais il n'a pas la capacité logistique. Les commerçants et les clients ne sont pas préparés à basculer leurs achats. On parle du e-commerce comme de la solution mais je n'ai pas entendu qu'on ait étudié si le e-commerce était vraiment un vecteur de propagation moindre qu'en magasin. Sur le e-commerce il y a plus de manipulations. Vous avez des livreurs itinérants qui passent de maison en maison, vous avez beaucoup plus de manipulations de produits. Donc, je ne suis pas sûr qu'on soit mieux équipés en mobilité qu'en magasin pour faire le commerce. En magasin, on est équipés, on a du gel, des plexiglass, des masques à disposition.
Un magasin de jouet devrait être un commerce essentiel ?
La difficulté c'est la notion d'essentiel qui n'est pas du tout comprise et pas acceptée par les Français. Dans le commerce la notion d'essentiel est évolutive. On l'a bien vu avec les fleuristes. Quand vous vendez des fleurs en mars, ce n'est pas essentiel, quand vous vendez des fleurs à la Toussaint c'est essentiel. La puériculture ce n'est pas essentiel, mais expliquez ça à une maman qui vient d'accoucher. On privilégie la notion de saisonnier plutôt que d'essentiel qui correspond plus à la vie, aux besoins réels. Donc les actions aujourd'hui sont de travailler à la réouverture parce qu'on sait que les 15 jours d'observation ne changeront pas les choses. Il faut se préparer à la réouverture des commerces dans un contexte durable de risque sanitaire.
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