Cinquième vague de Covid-19 : pourquoi le Royaume-Uni craint-il un "raz-de-marée" du variant Omicron ?
Face à la propagation du variant outre-Manche, Boris Johnson, le Premier ministre britannique, a dû prendre la parole pour alerter sur la situation épidémique et encourager la population à faire leur dose de rappel.
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Un discours grave face à l'évolution de la situation sanitaire. Lors d'une allocution télévisée*, dimanche 12 décembre, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé une nette accélération de la campagne vaccinale face à une augmentation rapide et préoccupante du nombre de cas de Covid-19 liée au variant Omicron. Le dirigeant conservateur veut ainsi proposer une dose de rappel à tous les adultes d'ici à la fin de l'année.
"Personne ne doit en douter : il y a un raz-de-marée d'Omicron qui arrive, et je crains qu'il ne soit désormais clair que deux doses de vaccin ne suffisent pas pour assurer le niveau de protection dont nous avons tous besoin."
Le Premier ministre Boris Johnsonlors d'une allocution télévisée
Entre une propagation "phénoménale" selon le ministre de la Santé britannique Sajid Javid et un début de campagne de rappel jugé trop lent, quels éléments font craindre aux autorités britanniques un "raz-de-marée" lié au variant Omicron ? Eléments de réponse.
Parce que Omicron sera bientôt le variant dominant outre-Manche
Comme le reconnaît le gouvernement britannique*, le nombre de contaminations liées au variant Omicron "double désormais tous les deux à trois jours" outre-Manche. Dimanche, les autorités sanitaires ont recensé 3 137 cas d'Omicron au Royaume-Uni, soit une hausse de 65% par rapport à samedi. Le nombre effectif de cas liés à ce variant pourrait en réalité être bien plus élevé. Selon le gouvernement, "le variant Omicron va devenir le variant dominant d'ici mi-décembre". A Londres, cette souche sur Sars-CoV-2 représente désormais un tiers des infections, d'après le secrétaire d'Etat britannique à l'Education, Nadhim Zahawi, interrogé par la BBC*.
"Les premiers éléments montrent qu'Omicron se propage beaucoup plus rapidement que Delta et que la protection vaccinale contre les maladies symptomatiques d'Omicron est réduite."
Les responsables sanitaires d'Angleterre, d'Ecosse, du Pays de Galles et d'Irlande du Norddans un communiqué
Outre-Manche, le niveau d'alerte a ainsi été relevé de trois à quatre, soit le deuxième niveau le plus élevé. Cet échelon est le signe d'une transmission "élevée" du virus et d'une pression sur les services de santé "importante ou en augmentation". "Nous avons vu les hospitalisations doubler en une semaine en Afrique du Sud. A l'heure où je vous parle, nous avons des patients atteints du variant Omicron à l'hôpital ici, au Royaume-Uni", a insisté Boris Johnson lors de son discours. Lundi matin, le Premier ministre a annoncé qu'un premier patient touché par ce variant était mort.
Au cours des prochaines semaines, le variant Omicron pourrait "submerger le système de santé", s'inquiète l'épidémiologiste Neil Ferguson, cité par The Guardian*. Le professeur de l'Imperial College à Londres, l'une des têtes pensantes des restrictions sanitaires outre-Manche, évoque dans le pire des cas jusqu'à 10 000 hospitalisations quotidiennes liées au variant. Et, a minima, "une multiplication des admissions quotidiennes actuelles".
Parce que le nombre de contaminations est déjà élevé à cause du variant Delta
La propagation du variant Omicron inquiète d'autant plus que le niveau de contaminations est depuis plusieurs mois à un niveau relativement élevé au Royaume-Uni, notamment en comparaison avec la France.
Dimanche, les autorités sanitaires ont fait état d'une moyenne glissante sur sept jours de 51 124 nouveaux cas quotidiens outre-Manche, rapporte le site OurWorldinData*. La courbe des contaminations reste en hausse depuis le 10 novembre, se rapprochant du record de contaminations quotidiennes recensé en janvier dernier, à environ 59 000 cas par jour en moyenne.
Le nombre de patients hospitalisés, en recul depuis début novembre, repart légèrement à la hausse depuis plusieurs jours, tout comme les nouvelles admissions à l'hôpital en Angleterre. Mercredi, 714 personnes ont été admises dans les hôpitaux anglais, toujours d'après OurWorldinData*. Au total, 7 413 malades du Covid-19 étaient hospitalisés outre-Manche jeudi, selon cette même source.
Parce que la campagne de rappel vaccinal n'est pas assez rapide
Pour assurer ce coup d'accélérateur donné à la campagne vaccinale, Boris Johnson a promis que "les centres de vaccination vont se multiplier, leurs horaires seront étendus, des militaires seront déployés et des milliers de vaccinateurs seront formés". Un discours porté depuis plusieurs jours par les autorités britanniques, face à la nécessité d'agir plus vite sur les rappels.
Fin novembre, le Comité britannique sur la vaccination et l'immunisation a conseillé aux autorités d'ouvrir l'accès à la dose de rappel à l'ensemble des adultes et de réduire le délai de six à trois mois entre la deuxième et troisième dose face à la progression du variant Omicron, rapporte le Guardian*. Les dernières données britanniques évoquent en effet une protection de 70 à 75% contre ce variant après le rappel, contre 30 à 40% pour une personne ayant reçu sa deuxième dose il y a au moins trois mois.
Les jours suivants ces recommandations, le gouvernement a proposé l'accès à la campagne de rappel aux adultes de plus de 40 ans trois mois après leur deuxième dose. Puis des rendez-vous ont été proposés aux Britanniques de plus de 30 ans. Soit un accès à la troisième dose pour dix millions de personnes, souligne le Service de santé britannique* (NHS).
"Nous devons urgemment renforcer notre mur de protection vaccinale pour protéger nos amis et nos proches."
Le Premier ministre Boris Johnsonlors d'une allocution télévisée
D'après The Guardian*, ce coup d'accélérateur implique l'administration d'un million de doses chaque jour outre-Manche, contre 530 000 recensées samedi. A ce stade, 34,5% de l'ensemble de la population britannique a reçu une troisième dose de vaccin contre le Covid-19.
Cette campagne de rappel, enclenchée en septembre pour les premiers publics éligibles, "a été bien plus lente que le programme initial de vaccination" outre-Manche, relevait début novembre le British Medical Journal*. Le 1er novembre, 5,8 millions de Britanniques éligibles pour une dose de rappel ne l'avaient pas encore reçue, d'après cette même source.
Ce démarrage peut s'expliquer entre autres par "le manque d'un sentiment d'urgence pour certains membres du public éligible", souligne la revue. D'autres facteurs sont évoqués, tels qu'une juxtaposition des étapes de la campagne vaccinale, entre premières doses pour certains et doses de rappel pour d'autres, ainsi qu'une prise en compte insuffisante des médecins généralistes comme acteurs de cette campagne.
* Les liens signalés par un astérisque renvoient vers des articles en anglais.
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