"C'est une honte !" : les psychologues ulcérés par le dispositif destiné à gérer le mal-être causé par la crise du Covid
D'ici le printemps, la plateforme gouvernementale "MonPsy" doit permettre a chacun, à partir de 3 ans, de se faire rembourser huit séances chez un psychologue. Avant même son démarrage, le dispositif rencontre une très forte opposition des professionnels.
Sitôt dévoilé, sitôt décrié : après le "Chèque psy" pour les étudiants et le "forfait psy" pour les enfants et les adolescents, mis en place pour appréhender les troubles psychiatriques nés de la pandémie de Covid-19, un nouveau dispositif permettra, dès l'âge de trois ans, de se faire rembourser huit séances chez le psychologue. Les psychologues intéressés peuvent s'inscrire à partir de jeudi 17 février sur la plateforme "MonPsy" mise en place par le gouvernement, et le dispositif sera opérationnel au printemps. Mais avant même son démarrage, il rencontre une très forte opposition des professionnels.
Cela ne concerne que les troubles légers
En effet, pour bénéficier des huit séances gratuites, il faut passer par un médecin généraliste, choisir un professionnel dans la liste proposée par le site et souffrir d'un trouble d'intensité "faible à légère". Ce qui ne risque pas de concerner grand monde, d'après la psychologue clinicienne Camille Mohoric-Faedi, cofondatrice du collectif Manifeste Psy. "Si vous êtes en burn out, vous êtes victime de violences conjugales, si vous avez subi un accident, vous êtes traumatisé, votre cas est considéré comme trop sévère pour entrer dans le dispositif", indique-t-elle.
"Qu'allons-nous dire au patient au bout de ces séances ? Que c'est terminé et qu'il faut revenir l'année d'après ?"
Camille Mohoric-Faedià franceinfo
Par ailleurs, pour Patrick Ange Raoult, le secrétaire général du Syndicat national des psychologues, le dispositif souffre d'un problème de taille : ses tarifs. En effet, le tarif de la première séance a été fixé à 40 euros, puis 30 euros pour les suivantes. Une honte, selon Patrick Ange Raoult : "Dans le cadre libéral, c'est la moitié qui part en charges ! Il reste très, très peu et ce n'est pas viable..." Les principales organisations de psychologues ont décidé de boycotter le dispositif.
Fin février, le ministère de la Santé a recensé 500 psychologues volontaires pour faire partie du dispositif dont une vingtaine à Paris. "Nous souhaitons faire le pari que ces remboursements permettent à la population et aux plus précaires notamment, d’accéder au soin psychique, écrit dans un communiqué, la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP). Prenant en compte les débats que le dispositif de remboursement a suscités au sein de la profession, la FFPP souhaite souligner qu’il relève à chaque psychologue de se positionner avec discernement. "
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