L'IA au service de la médecine : un nouveau logiciel permet de mieux diagnostiquer les rejets de greffe rénale
Des chercheurs français ont mis au point un logiciel qui permet de mieux diagnostiquer les cas de rejets de greffe rénale. Les médecins pourront ainsi mieux adapter le traitement pour leurs patients.
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Il a fallu quatre ans et demi pour donner naissance à ce nouvel outil qui simplifie le travail des médecins. Ce logiciel fonctionne comme une intelligence artificielle pour déterminer, à partir des analyses d'un patient, de sa biopsie, de toutes ses données médicales, s'il y a rejet ou non de la greffe rénale. "La machine fait le travail qu'on faisait avant dans notre tête, elle le fait elle-même mais elle ne se trompe pas", explique Valentin Goutaudier.
Ce chercheur et spécialiste de la greffe du rein fait partie de l'équipe d'Alexandre Loupy, le cerveau de cette innovation médicale. C'est lui qui a eu l'idée de cette plateforme en ligne, constatant que les erreurs de diagnostics étaient beaucoup trop fréquentes, de l'ordre de 40%. Ces erreurs étaient surtout dues à une classification bien trop complexe, la classification de Banff, une référence pour le diagnostic du rejet de greffe, avec des millions de scénarios possibles pour confirmer ou infirmer un rejet. Alors, avec une équipe de 40 personnes, des médecins, des datascientists, des développeurs informatiques, le tout soutenu par l’AP-HP, l'Université de Paris-Cité et l’Inserm, Alexandre Loupy s'est attaqué à cette problématique très actuelle, compte tenu de la pénurie d'organes.
"Des médecins se plaignaient depuis longtemps que cette classification était bien trop compliquée, et lui a émis l'hypothèse qu'une automatisation de la classification permettrait d'arrêter de faire des erreurs."
Valentin Goutaudierà franceinfo
À partir de l'interface, on peut entrer les données du patient une par une, "et en moins d'une seconde, vous avez votre diagnostic", détaille Valentin Goutaudier. "Nous avons intégrés ces millions de scénarios à l’algorithme, c’est un peu comme une calculatrice, le cerveau humain peut se tromper, pas la calculatrice", ajoute Daniel Yoo, datascientist qui a lui aussi travaillé sur le projet. Une petite révolution à la fois technologique et médicale française, qui permet en fonction de la réponse d'adapter le traitement.
Une expérimentation menée sur 3 000 patients
Cet outil déjà mis en pratique dans plusieurs hôpitaux parisiens, Necker ou Saint-Louis, où travaille le médecin Gillian Divard. "Ce genre d'outil ne remplacera jamais un médecin", affirme-t-il, "mais il permet en fait de nous accompagner sur le fait que c'est le bon diagnostic et qu'on peut aller sur un traitement, c'est vraiment très utile en pratique."
"Ce que gagne le patient, c'est de la sécurité, parce que typiquement, un rejet qui n'est pas diagnostiqué, c'est un rejet qui n'est pas traité. Et un rejet non traité augmente le risque de perte de greffons."
Gillian Divard, médecin à l'hôpital Saint-Louisà franceinfo
"C'est donc un patient qui retourne en dialyse ou en transplantation, ce qui a des conséquences catastrophiques, que ce soit en terme de qualité de vie ou d'espérance de vie pour le patient", ajoute Gillian Divard. Une expérimentation menée auprès de 3 000 patients a permis de prouver l'efficacité de cet outil informatique, qui a été également validé par toutes les sociétés internationales de transplantation. Il sera prochainement utilisé par les équipes du monde entier pour améliorer la prise en charge des patients.
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