Injections illégales de botox : "Trois nouveaux cas graves" qui s'apparentent à du "botulisme" signalés par l'ANSM depuis le printemps 2025

L'ANSM rappelle que ce type d'injections doit être réalisé des professionnels reconnus, à l'aide de produits autorisés.

Article rédigé par franceinfo
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Injection de botox dans les lèvres d'une patiente. (Photo d'illustration) (ALINE MORCILLO / HANS LUCAS)
Injection de botox dans les lèvres d'une patiente. (Photo d'illustration) (ALINE MORCILLO / HANS LUCAS)

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte à nouveau sur les injections illégales de "toxines botuliques", également appelées "botox", rapportent France Inter et franceinfo jeudi 23 octobre. Depuis le printemps 2025, "trois nouveaux cas graves" qui s'apparentent à du "botulisme" ont été signalés aux autorités de santé pour des personnes qui avaient bénéficié de ces injections, précise l'ANSM dans son communiqué. En 2024, huit cas avaient été dénombrés.

Les patients ont présenté des symptômes sévères de botulisme avec en particulier des difficultés respiratoires nécessitant une hospitalisation en soins intensifs, explique l'agence de sécurité du médicament. Le botulisme est une affection neurologique grave, dont l'évolution peut aboutir au décès, et dont les symptômes sont notamment une vision floue ou double, un affaissement anormal de la paupière supérieure et une faiblesse musculaire excessive.

Conséquences graves

Concernant les injections au botox, l'ANSM rappelle dans son communiqué que ces injections doivent être faites par des professionnels reconnus, et avec des produits autorisés en France, mettant en garde contre les individus sans qualification qui proposent, sur les réseaux sociaux, des injections de botox ou d’acide hyaluronique à des tarifs très attractifs.

La directrice adjointe de la surveillance de l'ANSM, Agnès Laforest-Bruneaux,, rappelle que "ces médicaments [botox] doivent être administrés par des médecins spécialistes qui peuvent effectuer ces injections, qui vont utiliser des produits utilisés en France et donc apporter toutes les garanties de sécurité pour les personnes".

Des pratiques qui peuvent "conduire les patientes en réanimation avec un risque de décès"

"Cela fait des années que nous alertons les pouvoirs publics sur cette dérive" des injections illégales de botox qui "peut conduire les patientes en réanimation avec un risque de décès", alerte sur franceinfo François Turmel, le président du Syndicat national des médecins esthétiques et médecin esthétique à Rennes.

Des individus sans qualification proposent, sur les réseaux sociaux, des injections de botox ou d’acide hyaluronique à des tarifs très attractifs. "Ce sont des toxines contrefaites, avec des surdosages", explique le docteur François Turmel. "Ces gens se fournissent sur le net donc ils utilisent des produits qui sont frelatés, qui sont contrefaits", détaille-t-il.  
 
Certains vont même jusqu'à s'injecter de l'acide hyaluronique ou des toxines botuliques eux-mêmes. "Ce sont des gens qui ne sont pas médecins et qui s'auto-injectent. Ils ne maitrisent pas les risques. […] Si le produit est injecté dans un vaisseau, ils peuvent créer une embolie et une nécrose", prévient le médecin esthétique. 
 
"Il y a une demande exponentielle d'injection de toxine botulique" donc "les médecins et les spécialistes autorisés ne peuvent pas répondre à la demande parce qu'ils ne sont pas assez nombreux", souligne François Turmel. Pour faire face à cette demande et éviter "ce type de débordement", le Syndicat national des médecins esthétiques souhaite que tous les médecins puissent injecter la toxine botulique, "à condition d'avoir une formation", conclut son président.  

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