Carte Comment le moustique tigre a envahi la France métropolitaine en une vingtaine d'années

Article rédigé par Laetitia Commanay
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le moustique tigre est installé dans la quasi-totalité de l'Hexagone et de la Corse. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)
Le moustique tigre est installé dans la quasi-totalité de l'Hexagone et de la Corse. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)

Repéré dans l'Hexagone en 2004, ce moustique, parfois porteur de maladies comme la dengue et le chikungunya, est désormais présent sur 84% du territoire.

Les beaux jours reviennent… et les moustiques aussi. L'un d'eux inquiète particulièrement : Aedes albopictus, plus connu sous le nom de moustique tigre. Classé parmi les dix espèces les plus invasives au monde selon l'IPBES (la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité), cet insecte, reconnaissable à ses rayures blanches sur les pattes et la tête, peut transmettre des maladies graves comme la dengue ou le chikungunya.

Originaire des forêts tropicales d'Asie du Sud-Est, il est devenu de plus en plus courant dans l'Hexagone et la Corse. Le moustique tigre a été repéré pour la première fois dans le sud du pays en 2004. Vingt ans plus tard, il est désormais implanté dans 84% des départements, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé. Pour voir sa progression, consultez notre carte interactive ci-dessous.

Les territoires encore épargnés se situent majoritairement dans le Nord, où les températures sont plus fraîches. Mais la situation évolue rapidement et de plus en plus de départements sont concernés. La Marne, la Haute-Marne et la Haute-Saône, jusque-là épargnées, ont rejoint l'an dernier la liste des zones dans lesquelles le moustique tigre est implanté. Et selon le site spécialisé Vigilance-Moustique, même les départements encore officiellement non colonisés restent à risque, car l'insecte y a déjà été observé ponctuellement.

Face à cette expansion, certaines communes expérimentent des mesures inédites. A Brive-la-Gaillarde (Corrèze), des milliers de moustiques mâles stériles ont été relâchés le 13 mai pour freiner la reproduction de l'espèce. C'est une première en France métropolitaine, bien que cette méthode soit déjà utilisée outre-mer, où le moustique tigre est plus implanté.

De plus en plus de cas de dengue

Sa propagation rapide contribue à la hausse des cas de maladies comme la dengue ou le chikungunya, toutes deux dangereuses pour l'être humain. En 2024, 4 777 cas de dengue ont été enregistrés par Santé publique France, soit 14 fois plus qu'en 2022. Depuis janvier, on en dénombre déjà 1 100. La majorité des personnes contaminées l'ont été à l'étranger, mais les cas "autochtones", c'est-à-dire contractés sur le sol français, sont de plus en plus nombreux.

On compte aussi 900 cas de chikungunya depuis le début de l'année, un chiffre déjà bien supérieur à ceux des deux dernières décennies. En 2024, par exemple, seuls 26 cas avaient été recensés. Si cette augmentation est en partie liée à l'épidémie en cours à La Réunion, le ministère de la Santé redoute "la mise en place d'une circulation autochtone dans les prochaines semaines" et appelle à la vigilance. Mayotte est passée en phase épidémique lundi

Pour limiter la propagation du moustique tigre, quelques gestes simples sont recommandés : éliminer les eaux stagnantes à l'intérieur et autour des habitations (dans les soucoupes de pots, les bâches, les déchets ou gouttières, par exemple). Et pour se protéger des piqûres, il faut surtout se couvrir : il est conseillé de porter des vêtements longs et d'utiliser de l'anti-moustique. 

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