: Reportage Pour assurer la sécurité à l’hôpital Tenon à Paris, un bouton d’alarme anti-agression utilisé "au moins une fois par nuit"
À l'hôpital, pour faire face aux agressions quotidiennes, certains établissements n'ont pas attendu que des drames se produisent et ont déjà mis en place des systèmes de surveillance et d'alarme discrets et efficaces, comme à l'hôpital Tenon à Paris.
/2023/09/12/solenne-le-hen-65008813d77c2426172285.png)
/2023/06/01/64783dfca2ef3_20230526-132506.jpg)
Pour entrer à l'hôpital Tenon, il faut montrer patte blanche. Contrôles des sacs par les vigiles à l'entrée, puis surveillance vidéo des déplacements à l’aide de 180 caméras, dont les images sont scrutées depuis le PC sécurité. " Là, par exemple, j’ai l’accueil des urgences. Je clique dessus et je vois directement le personnel qui reçoit le patient, décrit Guillaume Dolphin, chargé de sécurité. On n’a pas accès aux salles de soins, précise-t-il. C’est interdit de filmer directement un patient sur un brancard. On ne filme que les couloirs et la salle d’attente."
Les salles d'attente sont jugées particulièrement à risque, confirme Cédric Vilquin, directeur de la sécurité du groupe hospitalier. "Ce sont des lieux qui sont propices à des tensions importantes en raison de l’attente qui peut parfois être assez longues aux urgences."
Dans les salles de soins, un bouton d’alarme
Aux urgences, justement, la salle d'attente est séparée de la zone de soins par une porte qui s'ouvre uniquement avec un badge. Et pourtant, c'est parfois dans cette zone de soins que des patients dérapent, s'énervent et deviennent violents. Il y a alors un gros bouton rouge placé dans chaque box. "On s’en sert, soit quand on sait qu’on va être obligés de contentionner un patient qui est agressif et qu’on a besoins de tous les bras possibles du service, ou en cas d’agression dans le box", explique la Dr Hélène Goulet, chef du service des urgences. C’est très simple, on presse le bouton et un message surgit des haut-parleurs, indiquant l’endroit où intervient le problème.
"Au début, on est deux mais après, quand on déclenche l’alarme, on peut être 15-20. Tout le service débarque !"
Anas Sabir, infirmierà franceinfo
Tout le service en effet s'interrompt et accourt, tout comme les vigiles postés à l'entrée des urgences. "Ce bouton, ça a été une demande de l’équipe, précise Anas Sabir. On a eu plusieurs cas de violences assez importantes il y a plusieurs années et ça alerte aussi les patients qui peuvent être agités. Quand on voit beaucoup de soignants arriver on se dit 'bon, on va coopérer plutôt que d’en arriver à des situations un peu plus complexes'." Le système rassure aussi Céline Sorrente, cadre de santé la nuit, où, précise-t-elle, il n'y a parfois que des femmes parmi les soignants. "Il y a beaucoup moins de personnels et on l’utilise au moins une fois par nuit", affirme-t-elle.
Le service des urgences a reçu ces dernières années 50% de plus de patients atteints de troubles psychiatriques. Les soignants estiment que ce bouton d'alarme est devenu indispensable à leur quotidien.
La semaine dernière, une infirmière est morte poignardée par un déséquilibré au CHU de Reims. Les obsèques de Carène Mézino ont lieu jeudi 1er juin. Lundi 5 juin, deux soignants, Jean-Christophe Masseron et Nathalie Nion, remettront au ministre de la Santé un rapport avec 450 propositions pour améliorer la sécurité.
À regarder
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter