Protoxyde d'azote : ces communes qui luttent pour faire interdire la vente de bonbonnes de gaz hilarant aux plus jeunes

Publié le 05/08/2025 16:07 Mis à jour le 05/08/2025 16:08

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France 2 - T. Millot, V. Leroux, A. Maquet - Édité par l'agence 6médias

France Télévisions

C'est un fléau qui touche de plus en plus de villes : les bonbonnes usagées de protoxyde d'azote jonchent les rues, les parkings ou encore les poubelles. Des communes tentent de lutter comme elles peuvent contre ce phénomène, comme celle de Loos, dans le Nord, qui a décidé d'étendre ses restrictions.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Des bonbonnes par centaines, stockées par une association de nettoyage de voiries à Loos (Nord), témoignent de l'importance de la consommation du protoxyde d'azote dans les rues de la ville. "C'est le bilan depuis le début de l'année. Il y a à peu près quatre tonnes de bouteilles de protoxyde, c'est assez lourd", commente Claire Dramé, directrice de l'association Apronet.

Au-delà de la gestion difficile de ce stock, c'est l'ampleur du phénomène de santé publique qui interpelle : "Au début, on avait les toutes petites cartouches et en deux, trois ans, ce type de bonbonnes a complètement explosé. C'est-à-dire qu'avant, ils prenaient des petites doses, mais là, ils s'envoient des sacrées doses dans les poumons", s'étonne encore Claire Dramé.

Une drogue festive et particulièrement addictive

C'est souvent sur des parkings que sont abandonnées les bonbonnes, comme devant un lycée, ou encore aux abords d'un parc de loisirs. Un cultivateur, qui travaille en face, en ramasse régulièrement : "Des fois, on en retrouve 4-5, donc ce qu'on fait, c'est qu'on les ramasse et puis on les met de côté. On en parle, on en parle, mais il n'y a rien qui bouge. Ils devraient faire quelque chose au niveau de la vente, je ne sais pas", témoigne-t-il, las. Le protoxyde d'azote, qui sert normalement à produire de la chantilly, est un gaz hilarant consommé avec des ballons, souvent le soir, dans des rassemblements festifs. "Ça nous amuse, malheureusement, on n'arrive pas à arrêter. On aimerait, mais c'est pire que tout cette drogue", déplore une consommatrice.

La métropole de Lille demande des mesures

À Loos, la municipalité a déjà pris une demi-douzaine d'arrêtés pour tenter de faire reculer le fléau. Le dernier en date cible notamment les commerçants qui ont désormais interdiction de vendre du protoxyde aux mineurs. "Depuis que ces arrêtés sont pris, il y a quand même moins de bonbonnes qui traînent sur la voie publique. Mais malheureusement, elles sont de plus en plus nombreuses en volume. Il faut bien l'indiquer. Et aujourd'hui, la vigilance que nous avons appelée auprès des commerçants produit ses effets, parce que les commerçants ont bien compris la dangerosité du protoxyde d'azote pour les jeunes", explique Anne Voituriez, maire (Divers centre) de Loos.

Fin juin, la métropole de Lille (Nord) a demandé à l'État des mesures nationales, voire européennes, pour lutter efficacement contre cette dangereuse consommation de protoxyde d'azote.