Drogue : la consommation de kétamine est de plus en plus banalisée, selon l'OFDT

D'après l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), de plus en plus de personnes consomment de la kétamine, un produit anesthésiant détourné pour ses effets hallucinogènes ou stimulants.

Article rédigé par franceinfo
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Des comprimés de kétamine. (image d'illustration) (WLADIMIR BULGAR / SCIENCE PHOTO LIBRARY via AFP)
Des comprimés de kétamine. (image d'illustration) (WLADIMIR BULGAR / SCIENCE PHOTO LIBRARY via AFP)

Un "anesthésiant pour chevaux" détourné. La kétamine touche un public de plus en plus large, notamment en France, selon une note publiée mercredi 11 juin par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). La "ké", comme la surnomment les consommateurs, est, à la base, un produit qui provient de la médecine vétérinaire. De manière très encadrée, elle est aussi utilisée en psychiatrie contre la dépression sévère.

Les usagers illicites de kétamine y recherchent ses effets stimulants, hallucinatoires, désinhibant. Ce sont surtout des hommes adultes qui la consomment dans des contextes festifs pour contrer les effets indésirables de l'alcool ou d'autres opioïdes ou en association, comme stimulants, avec de la cocaïne et de l'ecstasy. La diffusion de la kétamine s'élargit, par exemple, dans les soirées chemsex, selon l'étude de l'OFDT.

Mais sa consommation reste marginale, indique le rapport, comparée à d'autres drogues. Moins de 3% des adultes français disent avoir déjà essayé. Ce qui change, c'est, d'une part, le prix de la substance qui a baissé à environ 20 euros le gramme aujourd'hui, contre 50 euros le gramme il y a 15 ans. Et, d'autre part, l'image du produit qui n'est plus perçu comme dangereux alors que les risques sont bien réels. "Il y a les risques cardiovasculaires en termes d'accidents, en termes de vulnérabilité aux violences et notamment aux violences sexuelles, explique le docteur Guillaume Airagnes, directeur de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives. Et il y a la question des actes un peu inconsidérés qu'on peut faire quand on est aux prises avec des hallucinations."

"Il y a les risques liés à la consommation chronique, essentiellement des lésions du système urinaire qui ne sont pas forcément toujours réversibles."

Guillaume Airagnes, directeur de l'OFDT

à franceinfo

La substance est principalement produite en Chine, en Inde et dans plusieurs pays d'Asie du Sud-Est. Quant au trafic de kétamine, il se développe de plus en plus, même si la filière est moins identifiée que pour d'autres stupéfiants.

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