Interdiction des "puffs" : "On va priver tout le monde parce que des tabacs ne contrôlent pas les mineurs qui en achètent", dénonce une vendeuse
Elisabeth Borne a confirmé l’interdiction prochaine de ces cigarettes électroniques jetables, apparues sur le marché français en septembre 2021 et devenues très populaires auprès des adolescents et préadolescents.
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Ce qu'elle préfère, ce sont les saveurs, fraîches et fruitées : "Menthe, j'aime bien... Strawberry - kiwi, c'est très bon, succulent", assure Johanne. La jeune fille de 15 ans est déçue que les "puffs" disparaissent bientôt du marché français : "Je pense que ce n'est pas hyper-addictif : c'est sucré, c'est un peu écoeurant. Même si ça peut rendre addict à la nicotine, pour moi, c'est beaucoup moins pire que des cigarettes".
La Première ministre Elisabeth Borne a confirmé l’interdiction prochaine des "puffs", ces cigarettes électroniques jetables, qui attirent les plus jeunes avec ses parfums sucrés et ses emballages colorés. La mesure, qui fera partie du prochain "plan national de lutte contre le tabagisme", contrarie les vendeurs et les consommateurs. Surtout, comme le précise Johanne, il est très facile de se procurer aujourd'hui ces petits tubes jetables, vendus environ 8 euros pièce : "On en achète au tabac ou sur Instagram et après, on fume... Les tabacs ne vérifient pas, en fait !", assure-t-elle.
"Ça a permis à beaucoup de gens d'arrêter de fumer la cigarette"
À notre micro, pourtant, aucun buraliste ne reconnaît en vendre aussi facilement à ces adolescents. Et partout, la même réponse : "S'ils sont jeunes, je vois à la tête, je demande une pièce d'identité… Et si c'est moins de 18 ans, je ne donne pas", assure une professionnelle, qui, comme ces autres vendeurs, affirme que ses clients sont essentiellement des adultes.
"J'ai même des femmes de 50 ans qui sont à la puff et ne fument que ça", plaide ainsi Anne-Sophie, qui gère une boutique de vapotage dans le cœur de Paris. Ici, on trouve du parfum pour le moins étonnant : fraise-pastèque, pomme-mure ou encore "île flottante". Elle regrette que la "puff" soit interdite pour tout le monde : "Ça a permis à beaucoup de gens d'arrêter de fumer la cigarette. On va rendre service à l'industrie du tabac : on va avoir de nouveaux fumeurs qui étaient des 'puffeurs' ! Quelle satisfaction de ne plus avoir la toux du matin. On va priver tous les autres parce qu'il y a des tabacs qui ne sont pas capables de dire 'désolé, tu es mineur, tu ne rentres pas'".
"Je pensais que c'était pour réduire la consommation de cigarettes, mais ça pollue plus !"
Ces clients, eux, l'assurent, il sera facile d'acheter des "puffs" même si c'est interdit : "Il y aura toujours moyen d'en avoir. Quand on veut trouver, on trouve", assurent deux jeunes hommes. Tous les pays d'Europe, en effet, ne les interdisent pas, comme l'Espagne. Anne-Sophie, elle, estime qu'on aurait dû commencer par modifier le marketing : bannir les emballages trop colorés, trop attirants. "L'Etat pourrait demander des emballages neutres, qui sont moins attrayants". Elle repousse aussi l'argument écologique : les "puffs" sont inutilisables après 300 à 500 aspirations. "Si on nous qu'il y a des 'puff' partout par terre, oui, mais il y a aussi beaucoup de mégots de cigarettes par terre ! Que l'on fournisse à nous, les magasins de vape, des poubelles de recyclage !", réclame-t-elle, avant qu'on lui fasse remarquer que le lithium n'est pas recyclable : "Ok, mais il y a plein de trucs pas recyclables et dont on a besoin..."
Reste que les études, elles, sont claires en la matière : les "puffs" deviennent des déchets toxiques et sont bien une façon d'attirer les enfants vers la nicotine. Et c'est finalement l’argument écologique qui permet à Tom, 12 ans, de trancher contre la "puff" : "Je pensais que c'était pour réduire la consommation de cigarettes, mais ça pollue plus ! C'est fabriqué avec des matériaux que l'on jette n'importe où. Nous, on aime notre planète et on ne veut pas la détruire".
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