Le petit-fils de Lucien Neuwirth, qui a légalisé la pilule en France, appelle le gouvernement à refuser l'incinération de milliers de contraceptifs décidée par Trump

Le quotidien britannique affirme que l'administration Trump a décidé de détruire des contraceptifs féminins destinés aux femmes des pays les plus défavorisés. Ces contraceptifs sont stockés en Belgique et doivent être incinérés en France "fin juillet".

Radio France
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Une femme tient dans ses mains une plaquette de pilules contraceptives, le 28 avril 2017. Image d'illustration. (STEPHANE MORTAGNE / MAXPPP)
Une femme tient dans ses mains une plaquette de pilules contraceptives, le 28 avril 2017. Image d'illustration. (STEPHANE MORTAGNE / MAXPPP)

Le petit-fils de Lucien Neuwirth, qui a légalisé la contraception orale en France, appelle le gouvernement à refuser l'incinération de milliers de contraceptifs sur décision de l'administration Trump. Charles Dallara, élu à la mairie de Saint-Étienne, défend l'héritage de celui qui a légalisé la pilule en France mardi 29 juillet sur ICI Saint-Etienne Loire (ex-France Bleu). 

Le journal The Guardian a révélé l'information le 18 juillet. Le quotidien britannique affirme que l'administration Trump a décidé de détruire des contraceptifs féminins, essentiellement des stérilets et des implants, d'une valeur de 9,7 millions de dollars (8,3 millions d'euros). Ces moyens de contraception sont destinés aux femmes des pays les plus défavorisés, notamment d'Afrique subsaharienne. Ils sont stockés dans un entrepôt à Geel, en Belgique, et doivent être incinérés "fin juillet" en France, selon les deux sources citées par le journal. Cette décision de l'administration américaine suscite un tollé des ONG, associations féministes et des élus qui dénoncent un "gâchis" et une nouvelle attaque contre les droits des femmes.

"Il serait de bon ton que la France marque son désaccord"

C'est le cas de Charles Dallara, élu à la mairie de Saint-Étienne. Son grand-père, Lucien Neuwirth, surnommé "Lulu la pilule", a défendu la loi Neuwirth pour l'autorisation de l'utilisation de la contraception orale en 1967. Aujourd'hui son petit-fils appelle le gouvernement à refuser l'incinération de milliers de contraceptifs féminins et a écrit un message à l'attention d'Emmanuel Macron.

"Monsieur le président, ne laissez pas la France devenir complice de ce scandale."

Charles Dallara, élu à la mairie de Saint-Etienne

dans une lettre publique

"Être garant de la mémoire, ce n’est pas seulement aller inaugurer des plaques et aller déposer des gerbes, explique l'adjoint de Saint-Etienne. C’est aussi prendre son courage à deux mains et 'ouvrir sa gueule' quand les choses ne vont pas dans le bon sens". Il espère une réaction symbolique du gouvernement français. "La France doit se positionner sur ces sujets sociétaux. Economiquement, on est complètement décramponnés malheureusement, mais en termes d’idées, notre pays est encore regardé, observé. Il serait de bon ton que la France marque son désaccord en refusant de laisser ces contraceptifs détruits sur son territoire", plaide-t-il. Il voudrait aussi que la France récupère les stocks pour "voir dans quelle mesure notre pays peut lui-même récupérer ces moyens de contraception pour pouvoir en faire bénéficier des ONG soit françaises, soit les ONG concernées". 

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