Vidéo Atteint d'un cancer, l'ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau revendique "le risque de l'impudeur" pour alerter

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Article rédigé par France 2
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Le député PS-Place Publique des Yvelines, invité des "4V" mercredi, a révélé ce diagnostic mardi dans l'hémicycle. Une prise de parole pour briser la "solitude" des malades, mais aussi pour défendre les moyens alloués à la prévention.

Il l'a révélé devant l'Assemblée nationale, mardi 3 juin, au détour d'une question au gouvernement. Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé et aujourd'hui député du groupe socialiste, a dévoilé être atteint d'un cancer. Invité des "4V" sur France 2, mercredi, il a expliqué ce qui l'avait poussé à se livrer publiquement sur ce sujet personnel, "sans forcément y avoir réfléchi beaucoup".

"Le cancer, c'est d'abord le sentiment de solitude, c'est un sujet très intime, reconnaît l'élu, et en même temps, c'est quatre millions de gens qui en souffrent, 400 000 nouveaux cas par an. Et donc peut-être qu'il faut prendre ce risque de l'impudeur, parce que cet intime-là, il est au fond très politique."

Une conviction renforcée depuis par "le nombre de messages de patients, ou de proches de patients" qu'il dit avoir reçu en réaction, "qui me disent que ça fait du bien de l'entendre". Aurélien Rousseau explique avoir aussi été inspiré par Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, qui avait révélé en janvier être suivie après avoir souffert d'un cancer.

Il appelle à voter pour un registre national des cancers

Ephémère ministre de la Santé en 2023, Aurélien Rousseau, âgé de 48 ans, explique avoir voulu alerter au sujet de ce qu'il voit comme une "épidémie émergente, avec des gens de plus en plus jeunes" atteints de cancers. "Aujourd'hui, quand on a moins de 50 ans, on a deux ou trois fois plus de risques d'avoir un cancer colorectal que si on est né dans les années 50." Des évolutions qui appellent à une meilleure prévention, mais qu'on ne sait pas encore entièrement expliquer : "Sans doute, par exemple, les aliments hypertransformés sont des causes importantes de cancer, et il faut qu'on travaille là-dessus".

Pour mieux "comprendre", le député des Yvelines appelle à voter une proposition de loi sur la création d'un registre national des cancers, afin notamment de "constituer une base de données aux fins de recherche", plus large que les registres dispersés qui regroupent notamment les cancers pédiatriques. Déjà adopté au Sénat, le texte n'a pas encore été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée : "On vote des textes moins importants que ceux-là", confie Aurélien Rousseau, "on doit pouvoir trouver le temps de voter ce texte-là".

Alors que "tous les budgets peuvent être menacés", le député socialiste ne se dit par ailleurs "pas totalement rassuré" par la réponse de son successeur Yannick Neuder au sujet des crédits alloués à la lutte contre le cancer. La recherche "demande des moyens publics", tout comme la prévention, rappelle-t-il. 

"Je suis très bien soigné", affirme par ailleurs celui qui a dû s'absenter plusieurs semaines de l'Assemblée nationale après son diagnostic. "Les choses se sont bien passées dans l'opération, mais c'est toujours sous étroite surveillance. C'est une période d'incertitude, comme la vivent des centaines de milliers de nos compatriotes."

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans la vidéo ci-dessus

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