Octobre rose : "Il y a de l'espoir du côté des nouveaux traitements pour soigner les cancers du sein", estime une cancérologue de l'Institut Curie
En ce début d'Octobre rose 2023, "le dépistage et la prévention sont essentiels", rappelle sur franceinfo la cancérologue Anne Vincent-Salomon.
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Dimanche 1er octobre marque le début d'Octobre rose 2023, qui sensibilise sur le cancer du sein. Sur franceinfo, la Dr Anne Vincent-Salomon, cancérologue, cheffe du service de Pathologie et du pôle de Médecine diagnostique et théranostique à l’lnstitut Curie, également directrice de l’IHU Cancers des Femmes, fait le point sur la lutte contre la maladie.
Franceinfo : Le mot-clé contre les cancers comme celui du sein, c'est la prévention ?
Dr Anne Vincent-Salomon : Les dépistages, comme les mammographies, mais également la prévention, c'est très important. Avoir une bonne hygiène de vie également : on estime par exemple que 8 000 cancers du sein pourraient être évités chaque année en réduisant la consommation d'alcool, en la limitant à moins de sept verres par semaine. Toutefois, l'origine du cancer du sein reste compliquée à comprendre. On est en train de travailler à ajuster les dépistages, à améliorer les techniques, mais actuellement ce qu'il faut faire, c'est une mammographie, quand on y est invité.
Est-ce que le taux de guérison du cancer du sein a augmenté ces dernières années ?
Il faut garder cela en tête. On a 87% de survie à cinq ans [ndlr : pourcentage de femmes vivant au moins cinq ans après la découverte du cancer] pour le cancer du sein, donc quasiment une femme sur neuf. Mais c'est vrai qu'il n'y a pas un cancer du sein, mais des cancers du sein. Et quand la maladie devient métastatique, qu'elle se transmet à d'autres organes, la survie peut être beaucoup plus réduite.
Tous les efforts de la recherche essaient de comprendre ces mécanismes de développement des métastases. Il y a aussi de formidables espoirs du côté des nouveaux traitements. Au cours des deux dernières années, on voit arriver des traitements efficaces. Il y a également une sorte d'immunothérapie, avec des anticorps qui ciblent la tumeur et qui y apportent de la chimiothérapie. L'immunothérapie est une formidable avancée, et ce n'est que le début.
Et puis, nous avons un grand projet, à l'Institut Curie : nous voulons vraiment traiter la patiente qu'on a devant nous dans son individualité, en prenant en compte ses caractéristiques, son âge par exemple, pour ajuster au mieux les traitements.
Peut-on imaginer un vaccin contre le cancer du sein, comme le vaccin Tedopi, qui vise à traiter certains cancers du poumon ?
Tout à fait. Des essais commencent dans le monde, qui ciblent une protéine précise dans la tumeur. On espère qu'on aura d'aussi beaux succès que ce qui se passe pour le poumon. Donc la recherche doit être soutenue !
L'intelligence artificielle (IA) vous aide-t-elle dans la lutte contre les cancers du sein ?
Tout à fait. Elle aide les radiologues, les pathologistes, avec des outils d’aide intelligents pour mieux interpréter les mammographies, les scanners. Ces outils d'IA sont en cours de développement. Nous avons pu valider, à l'Institut Curie, un algorithme qui fait quasiment aussi bien que le médecin pathologiste, donc il y a vraiment de beaux espoirs.
Selon vous, est-ce que tout le monde peut réellement accéder à ces soins ?
C'est la grande question. Réduire les inégalités face à l'accès aux soins, c'est aussi l'objet de recherches. Il faut absolument identifier les facteurs socio-économiques qui peuvent impacter le pronostic des femmes atteintes de cancers du sein, et y remédier. Ce sont des recherches en sciences humaines et sociales, en géographie de la santé, pour mieux comprendre et trouver ensuite des solutions pratiques.
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