Cancer du sein : une étude nuance l'efficacité de la chimiothérapie associée à l'hormonothérapie chez les femmes âgées de plus de 70 ans

Si le traitement n'est pas déconseillé à ces femmes, les résultats de l'étude confirment l'importance d'adapter le traitement en fonction de chaque patiente.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Cette étude est essentielle pour adapter le traitement à chaque patiente. (YURI CORTEZ / AFP)
Cette étude est essentielle pour adapter le traitement à chaque patiente. (YURI CORTEZ / AFP)

Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet démontre que l'ajout d'une chimiothérapie à l'hormonothérapie n'apporte pas de bénéfice significatif de survie chez les femmes de 70 ans et plus, atteintes d'un cancer du sein, rapporte France Inter, vendredi 3 octobre.

Ces résultats "constituent une avancée majeure vers une prise en charge plus personnalisée, adaptée à l'âge et à la fragilité des patientes", commente l'Institut Curie sur son site internet, alors qu'Octobre Rose, campagne annuelle mondiale de communication destinée à sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein, a débuté ce mercredi.

Toxicité et effets indésirables

Dans cette étude, plus de 1 000 patientes ont été suivies pendant près de huit ans, des femmes atteintes d'une tumeur du sein localisée et opérée. Un groupe a reçu une chimiothérapie suivie d'une hormonothérapie, pendant que l'autre n'a été traité qu'avec une hormonothérapie. Résultat : l'efficacité de la chimiothérapie n'est pas démontrée, en revanche sa toxicité est bien présente. Etienne Brain, oncologue médical à l'Institut Curie et auteur de l'étude, évoque "des effets indésirables qui sont significativement plus marqués mais qui touchent tout ce qui est hématologie, la chute des globules blancs, l'anémie, les problèmes éventuellement de fièvre" ou encore "les troubles digestifs". Ces effets indésirables "sont survenus chez 34% des patientes traitées par chimiothérapie, contre seulement 9% dans le groupe hormonothérapie seule", précise l'Institut Curie.

Outre les troubles digestifs, les patientes évoquent des douleurs, de la fatigue et une baisse de l'autonomie. Si l'étude montre que la qualité de vie est bien meilleure pour les patientes qui n'ont pas eu de chimiothérapie, elle ne déconseille pas ce traitement pour des femmes avec un cancer du sein après 70 ans, mais estime qu'il ne faut plus le systématiser. "Ça amène à des réserves importantes sur cette utilisation", tempère Etienne Brain. Il faut, selon lui, prendre en compte "la personne qui est touchée et son niveau de fragilité" qui était présente "chez 40% des patients" de cette étude. "La considération de la prise en compte de ceci doit nous apporter une nuance dans le traitement choisi", explique l'oncologue. Cette étude est essentielle pour adapter, personnaliser le traitement à chaque patiente. Elle confirme la nécessité de prendre en compte la fragilité et les préférences des patientes afin de réduire les thérapies inutiles et d'améliorer la qualité de vie de ces femmes de plus de 70 ans.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.