Santé : certains mélanges d’additifs alimentaires présentent un risque accru de diabète de type 2, selon une étude de l'Inserm

"Aucune étude ne s’était jusqu'à présent intéressée à l’impact possible" des mélanges d'additifs, rappelle l'Institut national de la santé et de la recherche médicale. L'Inserm s'est notamment penché sur les mélanges contenus dans des sauces, des desserts lactés ou encore dans des sodas.

Article rédigé par franceinfo
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Des canettes de soda dans un supermarché, le 15 octobre 2018. Image d'illustration. (JULIO PELAEZ / MAXPPP)
Des canettes de soda dans un supermarché, le 15 octobre 2018. Image d'illustration. (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

"Certains mélanges d’additifs alimentaires" présentent "un risque accru de diabète de type 2", relève l'Inserm mardi 8 avril. Les scientifiques ont pointé deux mélanges problématiques sur les cinq qu'ils ont étudiés : ceux retrouvés dans les bouillons, les sauces, les desserts lactés ou encore dans les matières grasses, et ceux retrouvés dans les boissons édulcorées et les sodas.

"Aucune étude ne s’était jusqu'à présent intéressée à l’impact possible" des mélanges d'additifs, rappelle l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Or, les aliments ultratransformés contiennent souvent plusieurs mélanges d’additifs alimentaires, puisque chacun d'entre eux apporte des "propriétés spécifiques (conservateurs, exhausteurs de goût, colorants, agents de texture…)".  

Les données de plus de 100 000 adultes scrutées

Les scientifiques ont analysé les données de santé de 108 643 adultes de la cohorte NutriNet-Santé sur une période moyenne de suivi de 7,7 ans. Ils ont identifié cinq principaux mélanges d’additifs alimentaires. Des additifs souvent utilisés ensemble pour tel ou tel produit, et donc souvent ingérés ensemble par le consommateur. Deux de ces cinq groupes d'additifs étudiés présentent un risque accru de diabète de type 2. 
 
Le premier mélange associé à un risque accru de diabète de type 2 contenait "un colorant (curcumine), un conservateur (sorbate de potassium) et puis un ensemble d'émulsifiants (amidons modifiés, pectine, gomme de guar, carraghénanes, polyphosphates, gomme xanthane)", relate Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm et coordinatrice de cette étude, au micro de France Inter. Ce type de mélange se retrouve "dans des bouillons, des desserts lactés et des matières grasses et des sauces", explique-t-elle.

Les boissons édulcorées et les sodas ont, eux aussi, été ciblés. Car le second mélange qui présente un risque accru de diabète de type 2 intègre "des acidifiants et régulateurs d’acidité (acide citrique, citrates de sodium, acide phosphorique, acide malique), des colorants (caramel au sulfite d’ammonium, anthocyanes, extrait de paprika), des édulcorants (acésulfame-K, aspartame, sucralose), des émulsifiants (gomme arabique, pectine, gomme de guar) et un agent d’enrobage (cire de carnauba)".  

Limiter la consommation de produits ultratransformés 

"D’autres études sont nécessaires afin d’élucider les mécanismes sous-jacents et approfondir la compréhension des synergies et des antagonismes potentiels entre ces additifs alimentaires", indique l'Inserm. "Cette étude observationnelle ne suffit pas, à elle seule, à établir de lien de causalité", souligne l'institut. "Toutefois, nos résultats sont en phase avec des travaux expérimentaux in vitro récents suggérant de possibles effets cocktails", ajoute Mathilde Touvier.  
 
Par cette étude, l'Inserm espère que les autorités sanitaires s'emparent du sujet, alors qu'elles évaluent aujourd'hui les substances séparément. L'Inserm recommande, en attendant, de limiter la consommation des produits ultratransformés. L'étude a été réalisée en collaboration avec l’Inrae, l’université Sorbonne Paris Nord, ou encore l’université Paris Cité et le Cnam. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue américaine Plos Medicine.  

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