Manger ultratransformé a des effets néfastes sur la fertilité et le métabolisme en seulement quelques semaines, rapporte une étude

Pour cette étude, 43 hommes de 20 à 35 ans, en bonne santé, divisés en deux groupes, ont suivi deux régimes successifs, avec une pause de trois mois entre les deux : l'un riche en aliments ultratransformés, l'autre reposant sur des produits peu ou non transformés, pendant trois semaines.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le rayon d'un supermarché situé à Bois-d'Arcy, dans les Yvelines, le 4 août 2025. (HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS / AFP)
Le rayon d'un supermarché situé à Bois-d'Arcy, dans les Yvelines, le 4 août 2025. (HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS / AFP)

Opter pour de la nourriture industrielle ne joue pas uniquement sur la prise de poids. Quelle que soit la quantité de calories ingérées, une alimentation ultratransformée a des effets délétères, notamment sur la fertilité et la santé cardio-métabolique des hommes, conclut une étude clinique publiée jeudi 28 août dans la revue américaine Cell Metabolism.

Pour cette étude, 43 hommes de 20 à 35 ans, en bonne santé, divisés en deux groupes, ont suivi deux régimes successifs, avec une pause de trois mois entre les deux : l'un riche en aliments ultratransformés, l'autre reposant sur des produits peu ou non transformés, pendant trois semaines. Un sous-groupe a reçu les deux régimes, identiques en calories, en quantité modérée, adéquate pour leur âge, leur poids et leur niveau d'activité physique, l'autre les deux régimes en excès de calories de 500 calories quotidiennes. Des prises de sang, analyses de sperme et autres mesures (poids, cholestérol...) étaient régulières.

Les chercheurs reconnaissent des limites à l'étude

Dans ses résultats notables, l'étude établit des répercussions sur la fertilité du régime ultratransformé : chute de l'hormone stimulant la production de spermatozoïdes (FSH) et de la testostérone chez la plupart des participants, baisse du nombre de spermatozoïdes mobiles. Des polluants présents dans les aliments ultratransformés, aux effets de perturbateurs endocriniens, peuvent jouer un rôle, jugent les chercheurs. Autre enseignement : en trois semaines, "la consommation d'aliments ultratransformés par rapport à celle d'aliments non transformés a entraîné une prise de poids de 1,4 kg et 1,3 kg respectivement dans les groupes ayant un apport calorique adéquat et excessif", principalement en masse graisseuse.

Les chercheurs reconnaissent des limites à leur étude : les participants n'ayant pas été hospitalisés, la mesure de leur apport énergétique reposait sur leurs déclarations. De plus, la courte durée des régimes, trois semaines, peut "avoir induit des réponses aiguës", dont un niveau inflammatoire qui aurait pu se stabiliser avec le temps.

A l'échelle mondiale, la consommation d'aliments ultratransformés a bondi, et un nombre croissant d'études épidémiologiques a pointé sa forte corrélation avec un risque élevé de maladies chroniques (obésité, diabète, affections cardiovasculaires...), de cancers, de troubles mentaux, soulignent les auteurs de l'étude randomisée (avec répartition aléatoire des participants). Jusqu'ici, seules trois études cliniques, suivant un processus similaire à l'évaluation de médicaments, avaient cherché à évaluer l'effet direct de cette alimentation sur la santé et montré qu'elle entraînait une surconsommation calorique par rapport à une alimentation peu transformée.

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