Lait contaminé à la salmonelle : le PDG de Lactalis nie toute "responsabilité à l'intérieur de l'usine"
Emmanuel Besnier s'est exprimé, jeudi, devant la commission d'enquête parlementaire chargée de l'affaire.
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Ambiance tendue à l'Assemblée nationale. Le PDG de Lactalis, Emmanuel Besnier, s'est défendu, jeudi 7 juin, devant les députés, des critiques sur un manque de transparence du groupe dans l'affaire du lait infantile contaminé aux salmonelles à l'usine de Craon (Mayenne) et a fait valoir son caractère "accidentel". Voici ce qu'il faut retenir de ses déclarations devant la commission d'enquête parlementaire.
Un "accident", pas une fraude
"C'est un accident, il n'y a pas de responsabilité de personnes à l'intérieur de l'usine, a assuré Emmanuel Besnier. Nous avons fait des travaux au premier trimestre 2017 dans l'environnement de la tour numéro 1. Ces travaux ont libéré la salmonelle qui était à l'intérieur des bâtiments."
Il ne s'agit absolument pas d'une fraude. Nous n'avions pas connaissance de présence de salmonelle dans nos produits.
Emmanuel Besnierdevant la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Lactalis
Tout en affirmant ne pas vouloir "se défausser", il s'est interrogé sur la responsabilité du laboratoire d'analyse qui n'a pas détecté de traces de salmonelle sur les produits finis, "alors qu'en refaisant des tests sur les échantillons après la crise, il s'avère que quelques produits étaient positifs".
La tour numéro 1 "définitivement" fermée
Pressé de questions sur la sécurité de l'usine, le PDG de Lactalis a assuré que l'entreprise "avait revu l'ensemble des plans de maîtrise sanitaire" à Craon, comme dans les autres sites du groupe. "Nous avons pris la décision de fermer définitivement la tour numéro 1 à l'origine de l'incident", a-t-il dit, ajoutant que le groupe allait désormais partager ses analyses entre au moins deux laboratoires, dont des laboratoires publics.
Alors que le processus de destruction des boîtes contaminées "a commencé depuis quelques semaines", l'usine de Craon a été remise en route fin mai pour des tests qui précéderont un redémarrage de la production d'ici l'été. Une décision qui a provoqué la colère de l'association des familles de victimes.
Des "excuses" mais pas de rencontre avec les familles
"Je renouvelle mes excuses auprès des familles des bébés malades, de celles qui se sont inquiétées", a déclaré Emmanuel Besnier.
Nous avons failli à notre mission, nous n'aurons jamais assez de mots pour nous excuser.
Emmanuel Besnierdevant la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Lactalis
Des députés ont exprimé leur exaspération, dont le député MoDem Richard Ramos, qui a reproché au patron de Lactalis d'avoir refusé de rencontrer l'association des familles de victimes. "Nous avons reçu un courrier de l'association mais, depuis le début, elle est en procès avec nous, donc c'est assez difficile de les rencontrer", s'est justifié le chef d'entreprise. Ce dernier a également mis en avant "le secret médical" pour expliquer la difficulté à rencontrer les victimes et leurs familles : "Nous n'avons pas connaissance des victimes en tant que telles, c'est le ministère de la Santé qui a les informations."
Une entreprise "discrète", pas "opaque"
Plusieurs députés ont manifesté leur irritation au très discret patron de Lactalis, en raison de la tentative du groupe de vouloir "torpiller" les travaux de la commission et plus généralement du manque de transparence du géant laitier. En réponse, Emmanuel Besnier a assuré n'avoir plus l'intention d'obtenir l'interruption des travaux des députés.
"Le groupe Lactalis est différent de l'image qu'on veut lui attribuer", a-t-il déclaré, expliquant qu'il assumait le caractère de discrétion de l'entreprise "car c'est lié à [sa] personnalité". "Certains veulent transformer cette discrétion en opacité, c'est une erreur", a-t-il ajouté. A l'issue de l'audition, le député apparenté PS Christian Hutin a conseillé "avec cordialité" à Emmanuel Besnier de "forcer sa nature dans la communication, ne serait-ce que pour aller voir les victimes".
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